Après avoir retiré des tonnes d'algues du plan d'eau, la ville tente un traitement contre les cyanobactéries pour avoir l'autorisation de réouvrir la baignade. L'accès à l'ancienne gravière est interdit depuis jeudi à cause de la prolifération de ces organismes qui génèrent des toxines dans l'eau.
Le traitement a déjà été testé l'an dernier, avec un certain succès. La société BioCapTech (basée à Nilvange) pulvérise à la surface de l'eau une solution dont elle garde le secret - le procédé est encore expérimental. Le principe est de copier la nature : pour lutter contre un envahisseur, les plantes émettent des substances toxiques pour celui-ci. Le produit miracle est donc un extrait de plantes, sans danger pour la faune et les baigneurs.
Barrage flottant
Il est impossible de traiter l'ensemble du plan d'eau d'une trentaine d'hectares. Seule la zone de baignade est concernée, en espérant que le barrage flottant mis en place par la mairie empêche le retour trop rapide des petites bêtes. Le rafraîchissement et les pluies de ces derniers jours contribueront peut-être aussi à faire baisser le taux de cyanobactéries.Jean-Claude Vagner, l'adjoint au maire "Jeunesse et Sports", espère un retour à la normale rapide. La baignade municipale accueille jusqu'à 24000 visiteurs par saison. De Pont-à-Mousson mais aussi de Metz, Nancy et au-delà. Beaucoup de familles ou de centres aérés, des gamins dont ce sera la seule plage de l'été.
La base de loisirs reste ouverte avec trampoline, buvette, volley-ball et bronzette (si le temps le permet). Mais évidemment, une plage, c'est mieux avec de l'eau. Verdict dans les prochains jours.
Renseignements : Ville de Pont-à-Mousson
Aux origines de la vie
Apparues il y a près de quatre milliards d'années, les cyanobactéries - improprement appelées "algues bleues" - inspirent le respect. Premiers organismes, avant les plantes, à fabriquer de l'oxygène en utilisant l'énergie solaire, elles ont permis l'explosion de la vie sur Terre en rendant l'atmosphère un peu plus respirable.On en dénombre 800 espèces dont seule une quarantaine sont dangereuses : elles produisent des cyanotoxines qui attaquent le système nerveux ou le foie.
La norme sanitaire en France considère qu'une eau de baignade présente un risque à partie de 100.000 bactéries par millilitre.
En hiver, leur concentration diminue. Les premières chaleurs favorisent leur développement mais les épisodes de prolifération sont encore mal expliqués.
Ayant traversé toute l'histoire de la Terre, elles sont particulièrement coriaces. Il n'y a pas de traitement définitif... si ce n'est d'assécher totalement le plan d'eau contaminé.