Marckolsheim, la commune qui aime les abeilles

Marckolsheim protège ses abeilles. Au point d'avoir été récompensée dès 2018 par deux "abeilles" du label national APIcité®. Deux ans plus tard, elle a obtenu sa troisième "abeille", la plus haute distinction en la matière. Explications.

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Les abeilles et Marckolsheim (Bas-Rhin), c'est une histoire d'amour. La ville de 4.500 habitants est un modèle pour la protection de ces petites pollinisatrices. Cela fait une bonne douzaine d'années qu'elle préserve la biodiversité de ses espaces naturels, prairies, vergers et trames verte. Depuis six ans, elle a aussi banni tout produit phytosanitaire. Et elle organise des manifestations pour sensibiliser petits et grands à l'environnement.

Pour l'ensemble de ses actions, la commune est distinguée dès 2018 par le label national APIcité® décerné par l'Union nationale de l'apiculture française (UNAF), qui récompense les collectivités s'engageant en faveur des abeilles et des pollinisateurs sauvages. Cinq critères sont pris en compte : le développement durable, la biodiversité, la gestion des espaces verts, l'apiculture et la sensibilisation.

A Marckolsheim, les abeilles ont droit de cité © Emmanuel Daeschler / France télévisions

D'emblée, cette année-là, Marckolsheim obtient le niveau de deux "abeilles", qui signifie "démarche remarquable". Et dès 2020, elle décroche sa troisième "abeille", la distinction la plus haute, qui récompense une "démarche exemplaire", dont seules dix villes françaises peuvent s'enorgueillir. Désormais Marckolsheim fait partie de ce "top ten" en grande partie grâce à ses démarches pédagogiques.    

Un rucher pour regarder vivre les abeilles

Au rucher-école, les enfants de Marckolsheim observent de près les abeilles qui s'activent. Ils découvrent le miel dans les alvéoles, et peuvent même prendre respectueusement en main une petite abeille à peine née. L'apiculteur Christian Joost manipule les ruches et répond à toutes les questions. "Ils doivent comprendre ce que les abeilles apportent à la nature" précise-t-il. "L'abeille est là pour tout polliniser, les légumes, les fruits… C'est une petite bête qui travaille toute la journée."

Au rucher-école, les enfants peuvent toucher les petites abeilles © Emmanuel Daeschler / France télévisions

Etienne, 12 ans, est enthousiasmé : "J’adore les sorties qu’on fait ! Je ne savais pas que les abeilles sont si nombreuses dans un rucher." Ce lieu pédagogique a été inauguré à l'automne dernier. Dédié à la sensibilisation et à la formation, il offre aux habitants, enfants comme adultes, un contact direct avec ces merveilleux insectes. La commune possède également deux ruches municipales, parrainées par le conseil municipal des enfants. En 2020, environ 25 kilos de miel ont pu être récoltés.   

Une classe de 6e dédiée à l'abeille

Le collège Jean-Jacques Waltz de Marckolsheim a une classe de 6e pas tout à fait comme les autres : la classe "6e Api". On y parle des abeilles durant toute l'année, et dans toutes les matières. En cours de SVT (sciences et vie de la terre), bien évidemment, les élèves ont tout appris sur leur vie, leur fonctionnement et leur comportement. En technologie, ils ont fabriqué un buzzer qui imite leur bourdonnement. En arts plastiques, ils ont créé des panneaux. Et en musique, ils ont étudié le chant du bourdon. 

Pour attirer les pollinisateurs sauvages il faut des plantes mellifères © Emmanuel Daeschler / France télévisions

Cette année en compagnie des abeilles a véritablement changé le regard de certains élèves sur leur environnement immédiat. "Certains avaient peur des abeilles, ou voulaient les écraser" rappelle Caroline Le Quéré, professeure principale de la classe. "Mais à travers toutes nos activités, et les travaux dans toutes les matières, ils ont compris l’intérêt des abeilles et de leur préservation."

En guise de travaux pratiques, semer des fleurs dans les champs © Emmanuel Daeschler / France télévisions

Côté travaux pratiques, les élèves partent aussi en plein champ, semer des prairies de fleurs particulièrement mellifères. Là c'est le responsable des espaces verts, Thierry Schloesser, qui les encadre et leur donne les consignes. "On a choisi exprès un terrain au bord de la route, pour qu'ils y passent régulièrement, et voient le fruit de leur travail" explique-t-il. 

Des milliers d'arbres seront plantés

Dès 2017, la commune a également créé un verger pédagogique à côté du collège, une vingtaine d'arbres plantés par les enfants du conseil municipal des jeunes. Elle travaille aussi en partenariat avec l’association d’arboriculteurs Obstgàrde, qui soigne un verger de près de 200 arbres fruitiers, situé dans une réserve naturelle protégée.  

L'objectif : mener l'opération 10.000 arbres au cours de ce mandat. © Emmanuel Daeschler / France télévisions

Par ailleurs, pour lutter contre le changement climatique, la commune veut encore développer ses trames vertes. L'objectif est de permettre aux insectes et aux petits animaux de passer sans encombre d'une forêt à l'autre. Mais également de couper le vent, et lutter ainsi contre l'érosion et l'assèchement des sols. Une première action "1.000 arbres" a été concrétisée par la plantation d'arbres à miel, de plantes mellifères dans les massifs et par la multiplication des haies champêtres. Mais la municipalité actuelle veut encore aller plus loin, et vise une "opération 10.000 arbres" avant la fin de son mandat.

 

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