C'est devenu une tradition. Depuis 2014 Marine Le Pen prononce à Brachay son discours de rentrée. Cette année, la présidente du FN est revenue sur les élections et sur ses thèmes de prédilection : l'immigration et l'Europe, avant d'aborder son nouveau défi : celui de la refondation de son parti.
Affaiblie et guère audible depuis son échec au second tour de la présidentielle face à Emmanuel Macron, Marine Le Pen s'est dite samedi à Brachay (Haute-Marne) "déterminée" à redonner de la voix et de la force à un FN miné par les querelles, attaquant les Insoumis et l'exécutif. "Je reviens avec une grande détermination" a affirmé à l'heure du déjeuner la présidente du Front national devant environ 500 personnes, drapeau tricolore et parapluie à la main, la faute à un temps capricieux après plusieurs années sous un grand soleil dans ce petit village où elle effectue sa rentrée politique depuis 2014.
Voir le reportage de Maxime Meyer et Stéphane Janeczko :
Le climat s'est en effet détérioré pour Marine Le Pen: présente au second tour de la présidentielle face à Emmanuel Macron, elle apparaît supplantée par Jean-Luc Mélenchon comme tête d'affiche de l'opposition au chef de l'Etat. Son parti, lui, est divisé. Malgré des records de voix à la présidentielle et de députés au scrutin majoritaire, les responsables du parti ne cessent de se renvoyer la responsabilité de l'échec électoral, certains doutant désormais que Marine Le Pen soit leur meilleur atout électoral.
La présidente du FN s'en est prise violemment à Emmanuel Macron ("la France nomade") et plus encore à Jean-Luc Mélenchon ("les islamo-trotskistes"), présentant son parti comme "l'exacte antithèse du macronisme" et "le seul en mesure d'incarner la grande alternance" dans une France à la situation selon elle catastrophique, notamment du fait de l'immigration. Elle a saisi l'occasion pour accuser l'exécutif de n'avoir "rien prévu" ni "anticipé" à Saint Barthélemy et Saint Martin, dévastées par l'ouragan Irma.
Elle a aussi directement reproché à Emmanuel Macron, "perché sur les gravats grecs de la politique d'austérité" vendredi lors d'un discours à Athènes, de "traiter de fainéants ceux qui refusent de se plier à sa politique de précarité à perpétuité".