Les sages-femmes manifestent à Châlons-en-Champagne

Cette profession est en attente de reconnaissance. Le collectif de sages-femmes, composé d'associations et d'organisations syndicales, a lancé le 16 octobre dernier, un mouvement de grève illimitée. Elles ont défilé à Châlons-en-Champagne ce mardi matin. Elles réclament un meilleur statut médical.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Une délégation a été reçue par le directeur de cabinet du président de Région, Jean-Paul Bachy. Elle ont également obtenu un rendez-vous auprès de l’Agence Régionale de Santé de Champagne-Ardenne.

Marisol Touraine, ministre de la Santé, a ouvert ce mardi des discussions avec plusieurs organisations de sages-femmes sur leur statut et leur mission, pour tenter de désamorcer le conflit qui l'oppose depuis mi-octobre à une partie de la profession.


Des manifestations pour se faire entendre

Une centaine de sages-femmes étaient rassemblées devant le ministère en signe de soutien. "Sages-femmes en grève", "Statut non médical ça nous fait mal" ou encore "Marisol notre statut nous désole", pouvait-on lire sur le dos des manifestantes, portant masques blancs ou blouses professionnelles.
"On a envie que ça bouge pour notre profession, être mieux reconnues" a expliqué Anaëlle Fournier, sage-femme hospitalière.

Une manifestation avait réuni à Paris plusieurs milliers de sages-femmes le 7 novembre, conduisant Marisol Touraine à annoncer l'installation de ce groupe de travail pour "réfléchir" à la place de cette profession dans le système de santé.

Invisibles et mal reconnues

Les sages-femmes, 20.000 en France, se sentent "invisibles", "mal reconnues", avait déclaré Mme Touraine, en précisant que l'objet du groupe de travail était de "conforter leur rôle et leur mission" comme professionnelles médicales de premier recours (premier professionnel auquel accède le patient) pour celles qui exercent en libéral, comme le réclame le collectif. D'autre part, il s'agit de "réfléchir" à leur statut à l'hôpital, selon Mme Touraine.

Une assemblée générale sur la poursuite de la grève "Nous voulons que la ministre nous dise concrètement ce qu'elle est prête à faire pour que les sages-femmes soient mieux reconnues. Nous pouvons réaliser des consultations gynécologiques, jouer une rôle dans la prévention, pas seulement pour les femmes enceintes", a déclaré Adrien Gantois du Collège national des sages-femmes, membre du collectif.

Toutes ces organisations plaident pour plus d'autonomie et la création d'une filière spécifique sages-femmes au sein des établissements de santé, afin d'améliorer les conditions de travail et les salaires. Mais contrairement au collectif, les syndicats ne sont pas favorables à l'attribution du statut de praticien hospitalier - comme les médecins - pour les sages-femmes exerçant à l'hôpital. "Il y a manifestement un manque de reconnaissance des sages-femmes, ça passe par une meilleure place dans le système de santé, mais aussi par une revalorisation salariale", a déclaré Didier Choplet, de la CFDT, qui espère arriver à un "consensus là-dessus".

Statut

Intégrer ce statut suppose que les sages-femmes renoncent à celui de fonctionnaire et "implique des contrats précaires de droit public", explique Vincent Cicero, secrétaire de l'Union nationale et syndicale des sages-femmes, pointant le "risque de rajouter de la précarisation à la précarisation".

Pour la CGT, "le changement statutaire doit intervenir après les salaires", tandis que FO estime que "l'immense majorité des sages-femmes ne demandent pas à être praticien hospitalier".

En parallèle, ces syndicats participent à des négociations sur les salaires des sages-femmes de la fonction publique hospitalière. Mercredi, lors d'une première réunion sur ce sujet, ils ont rejeté les propositions du ministère de la Santé, jugées trop faibles, octroyant une hausse moyenne de 162 euros mensuels bruts, selon eux.

Le salaire d'une sage-femme hospitalière débute à 1.400 euros nets par mois.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information