Lundi 28 novembre, plusieurs élèves scolarisés à l'école de Pleurs, dans la Marne, ont été victimes de vomissements et de maux de tête. Le Smur et les pompiers sont intervenus. Quelques jours après les faits, le maire se veut rassurant.
Des secours en nombre devant une école. Il est certain que cette perspective peut rapidement faire naître une certaine inquiétude parmi la population et davantage encore parmi les parents d'élèves. C'est bien ce qu'il s'est passé à l'école de Pleurs, près de Sézanne dans le département de la Marne.
Lundi 28 novembre, un peu avant 10h, un groupe d'élèves se plaint d'avoir mal au ventre et à la tête. Peu après, deux enfants sont pris de vomissements soudains à dix minutes d'intervalle, alors qu'ils se trouvent en classe, comme nous le raconte le maire Janick Simonnet ce jeudi 1er décembre.
La directrice de l'école, qui enseigne dans la classe de CM1/CM2 concernée, prend alors contact avec l'élu qui se rend sur place. "Vous savez, les enfants, ça fait boule de neige. Tout le monde avait mal au ventre [...] Ce qui nous a alarmé, c'est qu'une fille tremblait comme une feuille morte", précise l'élu.
Ce qui nous a alarmé, c'est qu'une fille tremblait comme une feuille morte
Janick Simonnetmaire de Pleurs (Marne)
Le maire appelle alors le médecin généraliste installé dans la commune, pour qu'il puisse examiner les enfants. "Il a ausculté les trois enfants en question. Hormis les douleurs abdominales, il n'y avait pas de tension, de fièvre, rien de tout ça", assure Janick Simonnet.
Mais il est alors décidé de tout de même demander un second avis en sollicitant le Smur, la structure mobile d'urgence et de réanimation, qui dépêche un médecin sur place. Car c'est désormais plutôt une vingtaine d'enfants qui disent se sentir mal, selon le récit fait par le maire. Le Smur déclenche l'envoi des pompiers qui arrivent avec plusieurs ambulances devant l'école maternelle et primaire.
Les enfants sont une nouvelle fois examinés. Aucun ne nécessite d'hospitalisation. Les pompiers entament ensuite une vérification des locaux pour s'assurer qu'aucun dégagement nocif n'y est présent. "On n'a pas de gaz et on n'a pas de fioul à l'école. Le chauffage est électrique. C'était difficile d'avoir du monoxyde de carbone", rappelle le maire. Mais toutes les vérifications sont faites et se révèlent négatives. "Les pompiers ont testé toute l'école, y compris le sous-sol, le faux-plafond. On pouvait supposer par exemple que ce soit un câble électrique qui se consume. On a vérifié tous les ordinateurs de la salle de classe", ajoute Janick Simonnet.
Plusieurs hypothèses examinées
L'hypothèse d'une contamination Covid est également évoquée. Les parents des enfants qui semblent le plus malades sont contactés pour qu'ils autorisent la réalisation d'un auto-test. Ils acceptent tous. Les tests des quatre ou cinq enfants concernés sont négatifs.
Alors comment expliquer l'état des enfants ? Auraient-ils été contaminés par l'eau ? Le fait que les vomissements et maux de tête n'ont concerné qu'une seule classe de l'école a rapidement mis en doute cette possibilité. Le réseau d'eau du Syndicat Mixte intercommunal du Mont Août dessert Pleurs, mais aussi 11 autres communes du secteur. Des analyses ont tout de même été diligentées.
Vient ensuite la possibilité d'une gastroentérite qui se soit transmise entre les élèves. Un enfant avait des symptômes évoquant cette maladie la semaine précédente, affirme le maire. "Suite à ça, mardi, mercredi et même ce matin, on a des enfants qui manquent parce qu'ils sont malades", précise-t-il.
Finalement, plus de peur que de mal malgré l'important déploiement de secours. L'explication de l'état de santé des enfants semble donc davantage pencher vers une contamination que vers une cause liée à l'environnement de l'école.
Il répond également aux critiques qu'il a pu voir sur les réseaux sociaux sur un manque d'informations durant cet épisode. Un sentiment partagé par un parent d'élèves avec lequel nous avons pu échanger. "On a communiqué aux parents tous les trois quarts d'heure ou peut-être toutes les heures [...] Je comprends l'inquiétude des parents. Mais on ne peut pas dire aux parents que c'est une gastro sans en avoir la certitude. Les enfants ont été examinés par trois médecins qui ont dit que ça pouvait être la gastro, mais il n'y avait aucune certitude."
"C'est la première fois" qu'une telle chose arrive dans l'école de la commune, assure le maire qui en est à son troisième mandat. Même si un important dispositif a été déclenché, "je ne regrette pas pour la bonne raison qu'il ne faut pas chahuter avec la santé des enfants", conclut l'élu.