Harcèlement scolaire : des ados et leurs parents témoignent

Comment réagir lorsque son adolescent est harcelé ? C’est la question que se posent de nombreux parents, surtout depuis l’explosion des réseaux sociaux. Un jeune sur 5 a déjà été confronté au cyberharcèlement selon une dernière étude. A voir dans "Enquêtes de région" Grand Est, en replay.

Léa a 16 ans. Elle habite à Revin dans les Ardennes. Il y a trois ans, la jeune fille a subi du harcèlement dans son collège. Du jour au lendemain, deux de ses amies s'en sont prises à elle sur les réseaux sociaux. 

"Je savais qu'il y avait un groupe où toutes les filles parlaient sur moi et Dieu, et inventaient des rumeurs sur moi. On me disait que j'étais une personne qui couchait facilement. Qui sortait avec beaucoup de personnes que j'étais une prostituée. Ça a été vraiment très, très loin", raconte la jeune fille. 

Trois années de harcèlement, trois années de solitude et d'isolement et à l'époque, une épreuve pour toute la famille. "On ne s'attend pas à avoir des problèmes comme ça, surtout pas. Et on se dit, ça ne nous arrivera pas à nous", confie sa mère.

20% de jeunes victimes de cyberharcèlement

Le harcèlement touche de plus en plus d'adolescents en France. Et ces dernières années, il prend une nouvelle forme avec l'explosion des réseaux sociaux. 20% des jeunes disent avoir déjà été victimes de cyberharcèlement. 

C'est le cas d'Illona, 15 ans, qui habite le paisible village de Moslins dans la Marne. Il y a 2 ans, sa vie d'adolescente bascule quand ses meilleurs amis la harcèlent en ligne. 

Elles m'ont envoyé un gros pavé sur mon portable comme quoi elle ne m'avait jamais aimée. Comme quoi il fallait que je me pende. Et à ce moment là, je me suis dit qu'il fallait que je réagisse. Ce n'est plus possible de vivre comme ça.

Illona, 15 ans, ancienne victime de harcèlement

Des parents démunis

La mère d'Illona est alors dépassée par la situation : "Le téléphone, c'est quelque chose de privé qui appartient aux enfants, donc jamais je regarde le téléphone de mes enfants. Mais c'est vrai que l'on est complètement désarmé. On n'y a pas accès, on ne sait pas comment freiner ça."

A Reims, l'association Parole de Parents est là pour aider les familles à mettre des mots sur ce désarroi. Car souvent, les parents se sentent démunis. Mais Marie-Françoise Heidsieck, la présidente de la structure le répète, chaque fois qu'une famille pousse la porte : l'important, c'est de déculpabiliser.

"En tant que parents on a tellement de choses à penser. On a bien d'autres soucis aussi et on aime son enfant, mais on va passer à côté très souvent." De plus en plus d'associations existent pour apprendre aux parents et à leurs ados à gérer ce genre de situations. 

Tous ces témoignages sont à retrouver dans l'émission Enquêtes de région, diffusée le mercredi 6 avril sur France 3, à 23h15.