Le procès qui devait se tenir à Reims ce 7 novembre 2017, portant sur la noyade de deux légionnaires, a été renvoyé en instruction "faute d'informations", à la demande des avocats des parties civiles. Deux militaires étrangers avaient trouvé la mort en canoë à Cumières (Marne) en mai 2017.
Qui est responsable de la noyade des deux légionnaires sur la Marne, en mai 2017 ?Le procès qui devait se tenir au tribunal de grande instance de Reims ce 7 novembre était censé répondre à cette question. L'audience a finalement été reportée, à cause de zones d'ombre jugées trop nombreuses par les avocats des parties civiles.
L'avocat de la famille du premier militaire, Me Benjamin Chauveaux, et celui de la femme du second, Me Henri de Beauregard, ont estimé que les informations concernant la responsabilité de la mort des deux soldats étaient trop vagues pour que l'affaire soit jugée. Celle-ci a été renvoyée en instruction. Les défenseurs espèrent de la réouverture du procès qu'elle entraînera davantage de "confrontations". Aucune date n'a pour le moment été communiquée.
Un convalescent et une végétation piégeuse
Le 19 mai 2017, deux légionnaires avaient trouvé la mort au niveau du barrage de Cumières, près d'Épernay (Marne). Ces deux hommes, des militaires mongol et sud-africain appartenant au IIe Régiment étranger d'infanterie de Nîmes, participaient à un exercice de cohésion en canoë-kayak lorsqu'ils se sont fait happer par des rouleaux. Malgré l'intervention de plongeurs, ils n'avaient pas pu être secourus à temps.L'une des deux victimes n'était d'ailleurs pas apte à prendre part à l'exercice nautique : opéré en octobre 2016 pour une rupture des ligaments croisés, ce militaire était censé se tenir éloigné des activités de terrain pendant neuf mois. Soit pour une période bien postérieure à mai 2017.
Un autre point participe à la complexité du dossier. Un panneau interdisant la zone à la navigation était caché par des végétaux à l'époque du drame. Voies navigables de France (VNF) ainsi que la commune de Cumières sont pointées du doigt, les militaires étant sans doute inconscients du danger à cause d'un manque d'entretien des abords de la rivière.
Le prévenu, l'exploitant des canoës, est maintenu sous contrôle judiciaire.