Le 16 novembre 1917, sous la pression de l’opinion, le président de la République Raymond Poincaré appelle Georges Clemenceau, 76 ans, à la présidence du conseil. Celui qui n’a jamais été soldat de sa vie va pourtant se transformer en véritable chef de guerre.
Depuis le début du conflit, Clemenceau ne cesse de critiquer la mollesse des gouvernements qu’il accuse de ne pas être assez volontaristes. Une fois aux commandes, il détaille devant la chambre des députés la « guerre intégrale » qu’il entend mener. Pour ce faire, bien qu’il soit excessif de parler de dictature, Clemenceau cumule les fonctions de président du conseil et de ministre de la guerre.
Les caricaturistes s’en donnent à cœur joie : il décide et ses ministres s’exécutent sans sourciller ! Le président de la République Raymond Poincaré, lui aussi, est relégué au second plan. Et les militaires sont mis au pas : Clemenceau leur interdit même toute interview dans la presse.
Tout au long de l’année 1918, Clemenceau entend bien maintenir coûte que coûte le moral de l’Armée et de la France toute entière. Rien ne doit entamer la confiance du peuple dans la victoire. Pour cela, il fait la chasse aux pacifistes qu’il assimile à des défaitistes, voire à des traîtres.
Le parlementaire Joseph Caillaux, partisan de tractations avec l’Allemagne, va rapidement en faire les frais. Clemenceau obtient la levée de son immunité parlementaire avant de l’envoyer en prison où il restera durant 3 ans pour correspondance avec l’ennemi. Un exemple pour purger la société française de tout pessimisme.
Durant sa présidence, Georges Clemenceau passe progressivement du « chef de guerre » au « père de la victoire », une fois l’armistice signée. Il reste en place le temps de négocier le traité de Versailles et quitte la présidence du conseil le 18 janvier 1920. Après 27 mois de pouvoir quasi sans-partage.
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