Plus de 5.000 cas de séropositivité VIH ont été découverts en France l'année dernière. Des milliers de Français ignorent qu'ils sont infectés. En cette journée mondiale de lutte contre le sida, nous avons interrogé le président de la Coordination régionale Grand Est de la lutte contre l'infection due au VIH.
Chaque année, des Français découvrent leur séropositivité : 5.000 personnes en 2021. Mais il existe encore des Français qui ignorent qu'ils sont infectés. Rencontre avec Philippe Malfrait, président de la coordination régionale Grand Est de la lutte contre l'infection due au VIH
La crise sanitaire a-t-elle généré du retard dans le dépistage du sida ?
Oui, ça a généré du retard et ça nous inquiète beaucoup. Parce que ça veut dire qu'il y a des personnes séropositives au VIH [virus de l'immunodéficience humaine] qui ne savent pas qu'elles sont porteuses du virus. Et ça peut avoir un impact sur la dynamique de l'épidémie dans la région.
Les chiffres qui sont parus et qui vont paraître dans les jours qui viennent confirment ça. Probablement, on a pris un retard monumental dans la lutte contre le VIH.
En quoi consiste le VIH test, lancé dans le Grand Est ?
C'est la possibilité d'aller dans n'importe quel laboratoire de ville pour pouvoir demander un test du VIH, une sérologie du VIH, pour connaître son statut sérologique, sans être forcément obligé de passer par son médecin de famille, parce qu'on peut être un peu en difficulté par rapport à notre vie réelle et la réalité des prises de risques. Donc, vous pouvez aller à partir d'aujourd'hui dans n'importe quel laboratoire pour faire faire un test de dépistage sans ordonnance et gratuit.
Quels sont les nouveaux outils de prévention ?
Les nouveaux outils de prévention, c'est toutes les possibilités de prévention diversifiées. C'est le traitement d'urgence post-exposition, c'est le traitement préventif pour toutes les personnes qui sont vulnérables et qui sont dans des situations de prise de risque. Elles peuvent avoir accès à une pilule quotidienne qui permet d'éviter totalement le risque de transmettre le VIH. Et puis, c'est tous les outils de prévention classiques, le préservatif masculin, le préservatif féminin. Ce qu'il faut retenir, c'est ne pas hésiter à pouvoir se faire dépister.