Le drame avait ému notre région et même au delà : il y a deux ans et demi, un accident de bus scolaire en République Tchèque avait coûté la vie à une collégienne rémoise, Charlène et au chauffeur. Cet après-midi, le tribunal correctionnel de Reims a condamné le transporteur à 100.000 euros d'amende.
Le mois dernier le procureur avait requis 100.000 euros d'amende et la mise sous tutelle de l'entreprise "Champagne mobilités", au vu des manquements présumés en matière de sécurité avec les temps de repos qui n'auraient pas été respectés, et le chauffeur qui se serait endormi au volant.
Cet après-midi, après 7 minutes de délibéré, le tribunal correctionnel de Reims a condamné "Champagne mobilités" à 100.000 euros d'amende. Il n'a donc pas été question de mise sous tutelle.
Si les parents de Charlène, tuée sur le coup dans l'accident, se satisfont des 100.000 euros d'amende, ils sont indignés par l'absence de mise sous tutelle du transporteur.
De son côté, le directeur de "Champagne-Mobilités" a annoncé au micro de France 3 Champagne-Ardenne qu'il ne fera pas appel.
Pas de peine de prison
Lors du procès, qui s'était ouvert le 10 décembre dernier, aucune peine de prison n'avait été demandée par le procureur : les dirigeants de "Champagne-Mobilités" n'étaient pas poursuivis dans cette affaire. La compagnie de transport par autocar ne comparaissait alors que comme personne morale.Durant toute l'audience l'avocat de la filiale de la RATP n'avait pas souhaité s'exprimer devant la presse, contrairement à Virginie et François Henon. Les parents de Charlène, cette collégienne scolarisée en classe de 4e au collège privé Notre-Dame de Reims, qui avait été tuée sur le coup dans l'accident, attendaient le jugement avec impatience.
Un accident dramatique
Le 8 avril 2013 au petit matin, le bus avait quitté l'autoroute après avoir roulé toute la nuit avant de s'encastrer dans un talus. Les investigations ont démontré que ce n'était visiblement pas la première fois que les temps de repos des chauffeurs n'étaient pas scrupuleusement respectés chez Champagne-Mobilité. Depuis, l'entreprise a changé de directeur et les pratiques auraient été assainies.Mais cet accident illustre surtout les failles des services de l'Etat, incapables de contrôler régulièrement la gestion des plannings dans les sociétés de transport.
Voir notre reportage diffusé dans le JT 19/20 de ce mardi 15 décembre 2015
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