Bernard Cazeneuve présente à Reims des mesures pour les premiers policiers intervenant face à un attentat de masse

Intervenir au plus vite, armes lourdes en bandoulière et bien équipés : le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve détaille ce vendredi à Reims la batterie de mesures pour les premiers policiers intervenant face à un attentat de type Bataclan.

Le ministre de l’intérieur se rend auprès de gendarmes puis de policiers à qui il donnera des "instructions précises et claires". Ils lui feront une démonstration des nouveaux et puissants matériels dont sont progressivement dotés les "primo-intervenants" brigades anticriminalité (BAC) de la police et pelotons de surveillance et d'intervention de la gendarmerie (Psi) C'est-à-dire ceux susceptibles d'être les premiers sur les lieux d'un attentat type tuerie de masse, comme ceux du 13 novembre 2015 (130 morts) particulièrement au Bataclan.

Un commissaire de police de la BAC et son chauffeur avaient été les premiers à pénétrer dans la salle de spectacle lors de la prise d'otages, réussissant à abattre l'un des jihadistes. Avec les moyens du bord et avant l'intervention des unités d'élite qui, selon certaines critiques, avaient "un peu tardé" ce jour-là.

Depuis, le ministre répète à l'envi que les forces d'intervention, GIGN, Raid ou BRI, doivent être "rapides" et "situées à 20 minutes de distance" de n'importe quel point du territoire. Il entend aussi faire cesser une "guerre des polices" qui couve parmi les forces d'élite - Raid et brigade de recherche et d'intervention (BRI) de la police, GIGN de la gendarmerie - s'accusant mutuellement, sous le manteau, de ne pas avoir été sollicité comme il se devait le soir du 13 novembre. A Paris, ce sont les "super-flics" qui ont agi, pas ceux de la gendarmerie, intervenant traditionnellement en province.

Fusils d'assaut

Cet aspect du plan antiterroriste de M. Cazeneuve a été "tranché" et sera présenté ultérieurement, sans doute lors d'un exercice commun GIGN/Raid. "Il n'y aura plus de guerre de territoires", jure-t-on, "chacun va travailler main dans la main". Les deux directeurs ont acté un "nouveau schéma" d'intervention. Pour ce qui est des "primo-intervenants", un plan spécifique BAC/Psig a été officiellement lancé en février par le ministre à Paris, prévoyant la dotation de fusils d'assautcasques et visières balistiques, gilets pare-balles, boucliers résistant aux balles de kalachnikov. Ce plan est doté de 17 millions d'euros pour la seule région parisienne.

A Reims, les forces de l'ordre doivent faire la démonstration de leurs équipements, mettant en avant la "formation (des personnels) poussée, primordiale" et "bien avancée". Les policiers et gendarmes seront notamment dotés de puissants fusils HK G36, jusque là réservés aux seules unités d'élite, et de pistolets à impulsion électrique LBD. Les premiers sont destinés à parer toute tuerie de masse, insiste Beauvau, "mais aussi le grand banditisme" comme le braquage de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) en octobre 2015 où un policier avait été très grièvement blessé.
Le ministre doit également annoncer le retrait des véhicules hors d'âge. Il dira à nouveau vouloir des policiers et des gendarmes en "ordre de bataille", détaille un conseiller, "le gouvernement y met les moyens" face "à un niveau de menace terroriste très élevé". "Mon obsession", a répété ces derniers temps M. Cazeneuve, c'est "un maillage resserré", une "fine articulation" police/gendarmerie pour "que l'ensemble du territoire soit couvert". Et, a-t-il tapé du poing sur la table en début d'année en rendant un hommage appuyé aux forces de l'ordre, "c'est moi qui décide; il y a deux forces mais un ministre".

Voir l'interview de Christian Pous, Secrétaire régional Unité SGP Police (Force Ouvrière)

©France 3 Champagne-Ardenne

 

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