La police judiciaire a mené lundi une perquisition au magasin Ikea de Reims , à la recherche d’éléments sur un vaste système d'espionnage des salariés, dont les antécédents judiciaires et policiers auraient été passés au crible pendant des années, en dehors de toute légalité.
A l'issue de cette opération, trois responsables du magasin Ikea de Reims (Marne)ont été placés en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire de Reims: le directeur, le responsable administratif et financier ainsi que la directrice des ressources humaines du magasin.
Le parquet de Versailles n’a souhaité ni confirmer ni commenter cette information. Pas plus que le directeur de l'enseigne Rémoise, Richard Jimenez. Ikea n'a pas souhaité s'exprimer sur le sujet dans l'immédiat.
Cette vaste enquête qui ébranle la filiale française du géant de l'ameublement, a déjà donné lieu à des perquisitions dans des commerces Franciliens, Brestois et Vauclusiens du groupe. Plusieurs personnes ont été mises en examen, notamment Jean-François Paris, responsable du département gestion du risque de 1998 à 2012, et son ancienne adjointe.
En février 2012, des révélations du Canard Enchaîné avaient ébranlé Ikea: la filiale française est soupçonnée d'avoir "fliqué" des salariés et des clients en se procurant des renseignements sur leurs antécédents judiciaires, policiers ou leurs comptes en banque.
Les syndicats FO et CGT avaient déposé plusieurs plaintes, amenant la justice à ouvrir une information judiciaire en avril 2012.
Condamnant des "pratiques regrettables, contraires aux valeurs et standards éthiques" de l'entreprise, la direction d'Ikea France s'était séparée, un mois plus tard, de quatre dirigeants, dont son ancien directeur général (de 1996 à 2009) Jean-Louis Baillot, et Jean-François Paris.
Le directeur général d'Ikea France, Stefan Vanoverbeke, avait annoncé en juillet une série de mesures éthiques visant à redorer le blason de l'entreprise et à tirer les leçons de ce scandale.