Et en toile de fond, beaucoup de tristesse. Les amis, les familles des personnes décédées. Le parquet de Reims a ouvert une enquête préliminaire pour déterminer les causes de l'explosion. Après ce drame épouvantable, une majorité d'habitants ne veulent pas retourner vivre dans ce quartier.
C'est tout un quartier qui est sous le choc. Ceux qui ont vu l'immeuble tomber "comme un château de carte", ceux qui ont entendu le bruit, l'explosion, "comme un gros boum", ceux qui ont vu le désastre, ceux qui habitent le même immeuble, ceux qui habitent à côté, tous sont hantés par les images, véritable vision d'horreur. Certains, ceux qui étaient tout à côté au moment du drame, revivent l'indicible, les cris des victimes, rongés par leur impuissance à porter secours... même si quelques-uns ont pu avoir un comportement héroïque immédiatement après l'effondrement. Et puis le ballet des ambulances, les pompiers, les recherches...
La journée du dimanche 28 Avril restera à jamais gravée dans leur mémoire.
Trois décès, et donc des familles endeuillées. Et leur entourage, voisins, amis, connaissances, choqués par l'innommable, l'imprévisible catastrophe. Plus loin et plus largement, c'est tout le quartier Wilson qui souffre. Un quartier où par delà le chagrin, gronde la colère.
Initialement prévue samedi, une marche blanche aura lieu Dimanche à 14 heures .
Elle s'est décidée lundi dans l'après-midi. Quant aux blessés: le plus gravement touché est sorti de la réanimation lundi, tandis que les 13 autres blessés ont pu quitter l'hôpital.
Cette colère, les habitants de l'immeuble où s'est produit l'effondrement, mais aussi ceux des immeubles alentours l'ont laissé éclater depuis hier. Une colère qui monte. Les langues se délient. On entend dire beaucoup de choses. Gaz, vétusté des lieux, entretien des logements... L'émotion, vive, n'est pas retombée. Et il faudra encore quelques jours avant que les esprits s'apaisent. Il faudra du temps tirer au clair les circonstances et les causes du drame.
A J+1 c'est l'action qui s'impose: reloger d'abord, les personnes qui n'ont plus de toit, celles qui refusent de réintégrer leurs logements dans les barres d'immeubles du même ensemble.
Réagir, comprendre ce qui s'est passé. Le parquet de Reims a ouvert une enquête préliminaire qui permettra de connaître la cause ( les causes?) de la catastrophe.
Selon nos informations, l'explosion s'est produite entre le premier et le deuxième étage de l'immeuble,
Hier soir la Préfecture de la Marne évoquait à l'Agence France Presse une explosion provoquée par le gaz de ville "au dessus du rez de chaussée".
Le bilan de ce drame est de trois morts et 14 blessés.
23 familles ne veulent pas revenir dans leur appartement
Plusieurs équipes de Gaz de France étaient au travail lundi matin autour de l'immeuble détruit.
Nos équipes de reportage ont recueilli sur place le témoignage d'une habitante du quartier qui, dit-elle, a signalé des fuites de gaz récemment:
Après l'inspection des logements et raccordements par les services de Gaz de France, le feu vert pourrait être donné pour le retour de certaines des 120 familles évacuées du quartier après l'effondrement. Cela concerne les immeubles des numéro 2 et 4 de l'allée Beethoven.
L'immeuble situé au numéro 6 allée Beethoven, trop endommagé par l'explosion, ne peut pas être habité pour l'instant.
Certains habitants, 23 familles exactement ont déjà fait savoir à la mairie qu'ils ne souhaitaient pas retrouver leur ancien logement, comme l'explique Gilles Gerbillon (vidéo ci-dessous). Il habitait l'immeuble qui s'est effondré.
Deux autres habitants ont accepté de témoigner. Ils disent leur désarroi, et leur hantise de revenir vivre dans ce quartier.
Dans notre édition de midi, lundi, le 1er adjoint au maire de Reims, Eric Quenard s'est exprimé en direct au sujet du relogement des habitants et de la suite des événements. Voici l'extrait vidéo de son passage sur notre antenne:
Lundi après-midi, les habitants des 2 et 4 Allée Beethoven ont pu réintégrer leur domicile.