Il est le compositeur de la musique du fameux film tant apprécié des mélomanes " Tous les matins du monde". Jordi Savall, a créé cette fois-ci une oeuvre orchestrale en hommage à Jeanne d'Arc, en mémoire du sacre de Charles VII en la Cathédrale Notre Dame de Reims. Concert, samedi soir à 20 heures.
Le festival "Agapé" à Reims en hommage à Jeanne d'ArcC'est une oeuvre exceptionnelle en hommage à Jeanne d'Arc, que l'on pourra entendre samedi soir sous les voûtes de la Cathédrale Notre Dame à Reims. Un concert donné par l'ensemble "Hespérion XXI" et" la Capella Reial de Catalunya" dans le cadre du festival de musique et d'art sacré "Agapé".
Ce festival a été créé à Genève en 1992, à l'initiative de la communauté monastique des frères de saint-Jean. Il a lieu tous les deux ans, et est entièrement consacré à la musique des siècles d'antan. Pas étonnant que l'on y entende cette année "Jeanne la Pucelle": une création du compositeur Catalan Jordi Savall, un virtuose dont la renommée en matière de musique, est justement celle de privilégier les airs du moyen-âge, la musique baroque, et renaissance.
Cette création a d'abord servi à la bande son des deux films de Jacques Rivette ( voir encadré ci dessous) consacrés à Jeanne d'Arc et achevée à l'occasion du 600ème anniversaire de sa naissance. "Jeanne la Pucelle", la création du maître Catalan va prendre un sens tout particulier et hautement symbolique dans le lieu même où eut lieu le sacre du roi Charles VII emmené par la petit bergère de Domrémy.
C’est pour accompagner les deux films de Jacques Rivette regroupés sous le titre de Jeanne la Pucelle (1994) que Jordi Savall a conçu cette « recréation historique ». Il a travaillé à partir des documents de l’époque, en s’intéressant tout particulièrement à trois aspects de la vie de Jeanne d’Arc :
qui se situe entre la réalité et le rêve ». Pour ce concert, Jordi Savall est accompagné par deux ensembles de musique ancienne qu'il a fondés : l'ensemble vocal La Capella Reial de Catalunya et l'ensemble instrumental Hespèrion XXI. |
Samedi 27 avril à 20h : concert Jeanne la Pucelle à la cathédrale. Tarifs : 25 à 35 euros.
Le 600e anniversaire de la mort de Jeanne d’Arc donne au Festival Agapé l’occasion de rendre hommage à cette jeune fille de France brûlée vive, devenue symbole de l’unité nationale. Les Grecs déjà affirmaient que l’art de la poésie pouvait exprimer certaines réalités de l’expérience humaine, bien plus que la philosophie. Le Festival Agapé permettra à un très large public, dans cette ville de Reims où Jeanne accompagna le futur roi Charles VII pour son sacre, de redécouvrir par le biais de très grands chefs-d’œuvre artistiques, la pucelle de Domrémy. Il est vrai que Jeanne d’Arc a déjà inspiré bien des poètes et de nombreux compositeurs. C’est encore le cas aujourd’hui. Le Festival Agapé s’honore ainsi de recevoir Jordi Savall, Hespèrion XXI et La Capella Reial de Catalunya, qui nous permettront de revivre l’épopée, les combats et les procès de Jeanne. Jean-Luc Jeener, directeur du Théâtre du Nord-Ouest à Paris, dans une composition originale, nous donnera de redécouvrir les trois procès de Jeanne. Deux acteurs se répondent. Jeanne fait face à ses juges, interprétés par un seul et même comédien. |
Au programme également:
Dimanche 28 avril à 11h : théâtre Le Mystère de la Charité de Jeanne d'Arc à la Maison Saint-Sixte. Une création originale et personnelle de l'oeuvre de Charles Péguy, proposée par le directeur du Théâtre du Nord-Ouest à Paris, Jean-Luc Jenner - Tarif : 25 euros.
JEAN-LUC JEENER Jean-Luc Jeener a toujours prôné un théâtre d'incarnation ; l'acteur devenant le personnage dans un grand souci de vérité psychologique. Licencié en théologie, Jean-Luc Jeener défend un théâtre chrétien. Il a fondé La Compagnie de l'Élan en 1968 alors âgé de seulement dix-huit ans. En 1986, la Compagnie de l'Elan s'installe à la Crypte Sainte-Agnès, sous l'Église Saint-Eustache. Jean-Luc Jeener y mettra en scène une dizaine de spectacles en 9 ans, le plus souvent des grandes œuvres du répertoire : Phèdre, Bérénice, Bajazet, Le Misanthrope, Tartuffe, Le Cid, Le Roi Lear, etc. En juin 1997, il crée à Paris avec des amis comédiens, le Théâtre du Nord-Ouest qu'il dirige depuis lors. Depuis l'ouverture de ce théâtre, il a accueilli plus d'une centaine de créations et mis en scène lui-même une quarantaine d'auteurs. En alternance avec des saisons consacrées à des auteurs contemporains, le Théâtre du Nord-Ouest propose des saisons consacrées à l'intégrale de l'œuvre de grands dramaturges. Par exemple, intégrale Victor Hugo en 2002, de Molière, William Shakespeare, Henry de Montherlant, ou d'August Strindberg. LE PROCES DE JEANNE "Les paroles de Jeanne à son procès sont si authentiques, si humaines si fortes, si intelligentes, en un mot si théâtrales, qu’il est souvent venu à l’esprit des gens du spectacle de les transposer dans un film ou sur une scène de théâtre. Je n’ai donc pas la prétention de faire œuvre de pionnier. Ce qui m’a intéressé dans le texte que Pierre Durande et Daniel Courant m’ont soumis, c’est la cohérence dramatique, la vérité des caractères, l’enjeu spirituel et le trouble eschatologique qui pourra faire naître une certitude : celle que tous les mots prononcés par Jeanne ou par les Juges sont authentiques. Il a simplement fallu faire un choix de théâtre afin que la force de ces paroles, que leur vérité, soient entendues. Pour cela, je me suis permis une liberté artistique avec l’histoire : réunir en une seule personne les juges accusateurs de Jeanne et ôter, couper, tout ce qui était manifestement politique. Ainsi, en élevant le débat dans son enjeu spirituel, en établissant un rapport d’égalité, d’homme à homme, entre Jeanne et son juge (personnifié par une Eglise sainement mais limitativement sceptique), le spectateur se sentira proche des questions posées à Jeanne, sans les condamner a priori, par des arrière-pensées mesquines. Il pourra mieux entendre le « plus » de Jeanne, celui qui fait d’elle un être différent, une sainte, une élue du cœur de Dieu." Jean-Luc Jeener |
Samedi 27 et dimanche 28 avril de 10h à 19h : exposition peintures de Réginald Pycke ( ancien élève du colège Saint-Joseph de reims) à la Maison Saint-Sixte. Entrée libre.
Le 17 juillet 1429, Charles est couronné Roi de France dans la cathédrale de Reims en présence de Jeanne et il prend le nom de Charles VII. Grâce à Jeanne d'Arc, celui que l'on surnommait le «petit roi de Bourges» devient le seul roi légitime des Français, au grand dam des Anglais qui avaient négligé jusque-là de faire sacrer leur propre candidat à la couronne, le jeune Henri VI. Jeanne d’Arc a rempli sa mission : donner à la France un roi légitime. Une fois Orléans repris aux Anglais, Jeanne d’Arc ne cesse alors de harceler le roi et ses conseillers. « C’est à Reims, dit-elle, qu’il faut aller pour couronner le noble dauphin. Car, quand il nuire ni à lui, ni au royaume. » Mais les conseillers du roi considèrent ce projet comme de la folie. « La chose paraissait téméraire et impossible, reconnaît un historien. Il fallait traverser plus de quatre vingts lieues de pays occupés par les ennemis avec une petite armée, sans fonds pour la paie des troupes, sans vivres, sans espérance de s’en procurer qu’à la pointe de l’épée. Il fallait forcer plusieurs places considérables qui se rencontraient sur la route, dont une seule pouvait arrêter la arche pendant le reste de la campagne. » L’expédition a finalement lieu. Elle se met en route le 29 juin 1429. Curieusement (ou miraculeusement) les villes tombent les unes après les autres : Beaugency, Meung-sur-Loire, Auxerre. Le 4 juillet, la troupe est aux portes de Troyes, une ville qui pose un problème : c’est là qu’a été signé, par la mère du roi, le traité qui livrait la France aux Anglais. De l’attitude des Troyens va dépendre la suite de la campagne. Après avoir parlementé et fait semblant de résister quelques jours, ils ouvrent leurs portes au roi. Châlons-sur-Marne, informé du « retournement » des Troyens, suit sans difficultés. Reste donc Reims, le but de l’expédition…. …L’arrivée de l’armée du « roi de Bourges » en Champagne est présentée d’abord aux Rémois omme un danger par un conseil de ville plutôt proanglais qui ordonne de prendre toutes dispositions pour soutenir un siège et appelle les gens du « plat pays » à se retirer derrière les remparts. Les conseillers rémoi subissent de fortes pressions. Le roi d’Angleterre leur a écrit le 3 juillet pour les exhorter à « garder leur fidélité ». Il leur promet des renforts et leur demande de soutenir son oncle le duc de Bedford. Le duc de Bourgogne les appelle aussi à résister. De son côté, le roi Charles VII a écrit aux Rémois les 4 et 11 juillet, leur annonçant son arrivée « pour recevoir, selon la coutume de nos prédécesseurs, notre sacre et couronnement ». Il leur demande « loyauté et obéissance » pour l’accueillir. Dans la soirée du 15 juillet 1429, la nouvelle fait le tour de la vieille cité rémoise : le roi de France, le vrai, Charles VII, est à quatre lieues de là, au château de Sept-Saulx. Il est accompagné d’une jeune Lorraine qui semble diriger ses troupes et dont on parle déjà beaucoup dans le royaume. La terreur des Anglais et des Bourguignons : Jeanne d’Arc. Une délégation se rend aussitôt à Sept-Saulx et entame des pourparlers de soumission. Pendant ce temps, Jeanne d’Arc prie à l’église. Finalement, le roi signe des lettres de patente « par lesquelles il abolit les peines, amendes et confiscations prononcées à l’encontre des habitants de Reims en raison de leur désobéissance et de leur connivence avec les Bourguignons et les Anglais ». |