Depuis tôt ce mercredi matin, des routiers ont établi des barrages filtrants au niveau de la zone Farman-Pompelle à Reims. Ils réclament une réévaluation de salaire. Les poids lourds sont stoppés aux entrées et sorties de la zone d'activité. Les véhicules légers peuvent passer.
La reprise du dialogue jeudi avec le patronat n'y change rien : la CFDT Transport, majoritaire dans la profession, s'est lancée mercredi dans l'action avec, au menu, des blocages de sites pétroliers, industriels et logistiques. Le syndicat avait annoncé la couleur vendredi, en prévenant qu'il ciblerait des "grands groupes de transport", dont les propriétaires sont adhérents des fédérations patronales (FNTR, TLF et UNOSTRA).
Le retour à la table des négociations sur les salaires prévu jeudi matin, sous l'impulsion du gouvernement et du secrétaire d'Etat aux Transports Alain Vidalies, ne l'en a pas détourné.
En Ile-de-France, plutôt que de bloquer Citaix, filiale du groupe de transport et de logistique Charles André, à Nangis (Seine-et-Marne), les militants se sont
reportés sur la raffinerie de Grandpuits, à quelques kilomètres de là.
Aucun camion ne sort
En plus de ces actions coups de poing, la CFDT a prévu des opérations de filtrage des camions sur certains axes routiers (Lorraine, Bretagne, PACA), accompagnées d'une distribution de tracts pour expliquer les raisons de sa colère.
Les poids lourds étaient ainsi immobilisés au péage de Saint-Avold (Moselle), seuls les véhicules légers étant autorisés à passer.
La dernière séance de négociations annuelles obligatoires s'est terminée le 20 janvier sur un claquement de porte, le patronat et la CFDT quittant les négociations sur un "constat d'échec". Les chambres patronales proposent une revalorisation de 1% pour les cadres et de 2% pour les coefficients salariaux les plus bas (ceux des salariés les moins qualifiés) de la convention collective, actuellement sous le Smic.
Depuis l'interruption des négociations, l'intersyndicale (CGT, FO, CFTC, CFE-CGC) poursuit les blocages et opérations escargot lancés le 18 janvier. Mais ses actions s'essoufflent, sauf dans quelques bastions de résistance (Rennes, Caen et Bordeaux).
Mardi soir, elle s'est félicitée de la reprise des négociations, indiquant qu'elle "s'y rendra(it) dans un esprit ouvert, constructif et combatif, avec la volonté que les négociations (...) puissent enfin amener à un compromis acceptable pour les salariés". L'OTRE (TPE et PME) s'est également réjouie de la "reprise du dialogue entre les partenaires sociaux dans son cadre normal et légitime". La FNTR, principale fédération patronale du transport routier, viendra pour sa part jeudi "si les conditions du dialogue social sont réunies".