Reims : Une maison s'effondre rue Marie-Clémence Fouriaux

Lorsqu'elle s'est effondrée, la maison était occupée par une femme de 90 ans et son fils.
Aucun blessé n'est à déplorer. 

La maison s'est littéralement coupée en deux, un moitié totalement effondrée en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Par chance aucun des habitants n'a été sérieusement blessé. Leurs blessures ne se voient pas, mais c'est un choc: un véritable traumatisme psychologique. Personne n'aurait pu prédire le drame, ne serait-ce que quelques-heures plus tôt. Certes, la maison était ancienne, mais ni plus ni moins que bon nombre d'autres à Reims. Les locataires n'ont plus rien. Leurs effets personnels ont été ensevelis dans les décombres. Les maisons qui jouxtent celle qui s'est effondrée ont été évacuées par mesure de précaution. Les habitants ont été relogés, certains pris en charge par la municipalité. 


300 000 mètres cubes de craie extraits du sous-sol Rémois
Le sous-sol de Reims est grande partie creux, parcouru de galeries creusées dans la craie. La craie extraite a servi a construire dès la période Gallo-Romaine, les premiers remparts de Reims, puis les édifices religieux, publics, et privés. Ces galeries sont superposées parfois sur plusieurs niveaux,  trois à quatre étages de galeries, soient plusieurs dizaines de mètres de profondeur.
Ces galeries appelées "crayères" ont connu des utilisations diverses et variées au fil des siècles, jusqu'à des négociants de Champagne aient l'idée de s'en servir pour entreposer leurs stocks de bouteilles.

Ainsi les crayères sous l'ancienne abbaye de Saint-Remi qui vont jusque sous les jardins publics qui entourent l'abbaye et de l'autre côté jusque sous l'esplanade Fléchambault, ont été utilisées (entre autres) par les moines pour entreposer leurs denrées périssables. Ces galeries rejoignaient dit-on celles de l'abbaye Saint-Nicaise détruite à la révolution.Les crayères de Saint-Nicaise restent visibles au grand public: ce sont les caves du Champagne Taittinger. Ces mêmes crayères font partie du même réseau souterrain que les crayères du Champagne Martel, situé dans le même quartier, creusées jusqu'à 22 mètres de profondeur.

Sous l'ancien collège des Jésuites, les crayères s'empilent sur plusieurs niveaux. Près de l'entrée, des élèves punis ont laissé gravés sur les murs de craies des graffitis  datés des années 1800. 
C'est en effet du côté du quartier Saint-Remi et jusque sous la colline du Moulin de la Housse que l'épaisseur de craie était la plus importante. C'est donc là, qu'il y a eu le plus d'extraction. Une véritable industrie, qui a employé des milliers de tailleurs de pierre pendant des centaines d'années. 

Le problème
Si les crayères ont fait le bonheur des Maisons de Champagne, et renforcé l'atractivité touristique de la capitale des Sacres, c'est aujourd'hui un sacré problème pour les urbanistes. Car la topographie souterraine de Reims est grande partie inconnue. Tout les documents qui répertoriaient la crayères et autres galeries ont disparu dans l'incendie de la bibliothèque municipale en 1914. Et depuis, malgré l'immense travail effectué par les spécialistes des sous-sols Rémois,  Philippe Tourtebatte, les archéologues chercheurs et passionnés d'histoire, les archéologues de l'INRAP, l'urbaniste Olivier Rigaud, et leurs acolytes,, il reste encore beaucoup d'incertitudes. 

Voir ci dessous le reportage de Charles-Henry Boudet et Paul-Antoine - L'enquête de la rédaction 11-11-2012

 

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