Ce jeudi soir, la cathédrale de Reims était ouverte à tous ceux et celles, croyants ou non, de toutes les confessions ou de toutes les convictions, qui souhaitaient se retrouver pour un temps de recueillement à la mémoire des victimes des attentats.
A l'initiative de Thierry Jordan, Archevêque de Reims ce temps de prière et de silence a rassemblé les différentes communautés religieuses (musulmans, juifs, protestants, catholiques).
Lors de cette soirée, 129 bougies ont été allumées en mémoire des 129 victimes du 13 novembre à Paris.
Ce temps recueillement a commencé après une fouille minutieuse des sacs des visiteurs.
Voir notre Direct dans le 19/20 de ce jeudi 19 novembre 2015
"Nous sommes ici pour rassembler les hommes dans une grande fraternité. Ce qui divise les hommes ne vient pas de Dieu, ce qui détruit la vie ne vient pas de Dieu", a déclaré le père Jean-Pierre Laurent, curé de la paroisse Notre-Dame, devant une foule silencieuse et recueillie.
Lors de la cérémonie ponctuée par la musique des grandes orgues, des proches des quatre habitants de Reims qui sont morts à Paris lors des attentats ont été invités à déposer 129 bougies au pied du maître-autel en hommage à l'ensemble des victimes.
"Par ses actes, ils veulent mettre notre pays à genoux, nous resterons debout en hommage aux victimes, pour notre conscience et notre humanité", a plaidé Rachid El Haouari, président de la grande mosquée de Reims alors que de nombreux musulmans, dont plusieurs jeunes femmes le visage ceint d'un foulard tricolore, avaient pris place sur les bancs de la cathédrale. "Nous devons sortir encore plus forts de cette épreuve, notre réponse sera plus de bienveillance, plus de respect, plus d'amour et plus de fraternité", a-t-il
ajouté.
Pour sa part, Matthias Sitbon, représentant de la communauté juive, a exprimé sa "compassion pour les victimes" et "sa colère face à ces violences commises par des êtres sans âme et d'un autre âge". "Nous sommes la France éternelle qui se lève et qui dit non", a-t-il affirmé.
A l'issue de la cérémonie, de nombreuses personnes se sont avancées vers l'autel pour saluer les représentants des différents cultes. "C'est un moment de communion très émouvant avec tous ceux qui ont souffert, un moment de paix avec les fidèles de toutes les religions", a expliqué Annie, catholique pratiquante de 60 ans.
"On est là tous ensemble pour dénoncer ces actes barbares et incompréhensibles perpétrés par des délinquants qui n'ont rien à voir avec la religion", a affirmé Hafsa, une lycéenne musulmane de 17 ans coiffée pour l'occasion du foulard bleu, blanc, rouge.
