Après l'attaque du Hamas le samedi 7 octobre contre Israël, le maire (Horizons) de Reims, Arnaud Robinet, a condamné la réaction des députés de la France insoumise qui ont, selon lui, "franchi la ligne rouge de l'apologie du terrorisme". Il demande la levée de leur immunité parlementaire.
Depuis ce samedi 7 octobre, la France insoumise était accusée de trouver des justifications à l'attaque du Hamas contre Israël en dénonçant dans un communiqué d'une même voix le mouvement islamiste et la colonisation israélienne. Sur le réseau social X (ex-Twitter), Jean-Luc Mélenchon déclare que "toute la violence déchaînée contre Israël et à Gaza ne prouve qu'une chose : la violence ne produit et ne reproduit qu'elle-même".
Le député insoumis Louis Boyard a appuyé cette prise de position dans un tweet : « Trop longtemps que la France ferme les yeux sur la colonisation et les exactions en Palestine. Trop longtemps que la France renvoie dos à dos la violence de l'État israélien et celle de groupes armés palestiniens ».
"Faute morale"
Ces réactions ont fait grandement réagir dans la classe politique française. Pour Arnaud Robinet, membre du parti Horizons, et maire de Reims, "mettre dos à dos la démocratie israélienne attaquée par le terrorisme islamique est une faute morale. L’attitude des Insoumis vis-à-vis du terrorisme doit interroger tous les Républicains".
"Comment on peut mettre sur le même pied d’égalité un groupe terroriste qu’est le Hamas avec un pays démocratique qu’est Israël ?, s'indigne Arnaud Robinet au micro de France 3 Champagne-Ardenne. Je trouve ça inadmissible de la part d’élus soi-disant républicains représentant la nation française de faire un tel amalgame. Certains ont dépassé la ligne rouge, certains mériteraient de ne plus être parlementaires. Surtout je souhaite que la Licra, le Crif portent plainte contre ces élus."
Dans un autre tweet, il va même encore plus loin : "Des députés Insoumis ont choisi le camp du terrorisme islamique. Le même qui a tué en France. Cette 5e colonne doit être condamnée. Jean-Marie Le Pen et Bruno Gollnisch ont vu leur immunité parlementaire levée pour antisémitisme. Leurs héritiers insoumis méritent la même sanction".
"Instrumentalisation politicienne"
Anthony Smith, représentant CGT à l'inspection du Travail et membre de la Nupes, qualifie cette réaction d'Arnaud Robinet d'"instrumentalisation politicienne du drame qui se joue en Palestine et en Israël".
Pour Olivier Dupéron, politologue et professeur de droit public à l'Université de Reims, la prise de position du maire de Reims est une "réaction logique, compréhensible du point de vue de l'expression politique". "C'est un sujet qui demande énormément de nuances et qui revêt des aspects politiques, internationaux et juridiques, ajoute le politologue. Il y a une ligne de fracture entre la liberté d'expression et ce qui pourrait être qualifié de soutien et d'apologie du terrorisme. On ne peut pas non plus mettre tous les élus LFI dans le même paquet."
Le député de la Somme François Ruffin s'est distingué au sein de son parti en exprimant sa "condamnation totale de l'attaque du Hamas", tout en s'inquiétant que la réponse soit "dans les mains du gouvernement israélien le plus brutal depuis trente ans". La réaction de François Ruffin a été soutenue sur la plateforme X par un autre député LFI, Alexis Corbière.
Plaintes de l'UEJF et de la Licra
A gauche de LFI, une autre polémique a éclaté concernant la prise de position du Nouveau parti anticapitaliste (NPA). "Nous sommes tous et toutes Palestiniennes", a proclamé le parti de Philippe Poutou et Olivier Besancenot en affirmant sans ambigüité son soutien à la "résistance palestinienne".
L'Union des étudiants juifs de France (UEJF) et la Licra ont annoncé leur intention de déposer une plainte pour apologie du terrorisme.