80 étudiants de Sciences Po ont occupé la bibliothèque universitaire du campus de Reims ce vendredi 3 mai après avoir passé la nuit sur place. Ils se mobilisaient pour la cause palestinienne et "contre la répression de l'administration". Ils ont cessé leur mouvement après une entrevue avec leur direction.
Après une nuit et une matinée passée sur place, les étudiants de Sciences Po mobilisés sur le campus de Reims ont voté la levée de l'occupation suite à une entrevue avec leur direction. Ils ont quitté les lieux à 14 heures.
Depuis le jeudi 2 mai (à 21 heures), ils occupaient la bibliothèque universitaire du campus rémois "non seulement pour la cause palestinienne, mais aussi pour la liberté d’expression et pour se mobiliser contre la répression qui sévit constamment contre les étudiants mobilisés à Sciences Po", détaillait une étudiante sur place.
Plusieurs grévistes de la faim
Selon les étudiants confinés à l'intérieur, 80 d'entre eux occupaient toujours la bibliothèque jusqu'à la levée du mouvement. Jeudi soir, ils étaient 150 aux alentours de 21 heures. Au petit matin ce 3 mai, ils comptaient occuper les lieux "jusqu'à obtenir une réunion avec l'administration". Quatre étudiants ont commencé une grève de la faim, se joignant à d'autres initiées sur le campus parisien. Suite à la levée du mouvement, ils ont affirmé la poursuivre "jusqu'à ce qu'une commission d'enquête sur les partenariats de Science Po avec des universités israéliennes soit lancée".
Cette occupation s'inscrivait dans un mouvement national. Jeudi 2 mai, une réunion publique "difficilement obtenue" ouverte aux étudiants, professeurs, chercheurs et membres de l'administration s'était tenue sur le campus de Paris, sans être ouverte aux étudiants d'autres campus via Zoom, ce qui était pourtant prévu selon les étudiants mobilisés.
De multiples revendications
Les demandes du collectif d'étudiants mobilisés, listées dans un communiqué publié sur Instagram, étaient multiples, du soutien à la Palestine à la gestion du mouvement étudiant par l'administration de Sciences Po.
Voir cette publication sur Instagram
Dans ce contexte, les étudiants mobilisés dénoncent une volonté "de bloquer le débat, d'exclure les campus de région". "On appelle à la paix et on est traités comme des criminels", regrette une étudiante, qui, comme les autres, souhaite rester anonyme en raison de "menaces" sur les réseaux sociaux de la part de "groupuscules d'extrême droite".
Une situation qui fait débat chez les étudiants
Au moment des faits, d'autres étudiants, non mobilisés, ont tenu à rappeler que le mouvement ne représente qu'une "minorité bruyante" au sein du campus (moins de 10 % des étudiants). "Cette occupation, contraire au règlement de Sciences Po, n'a rien à faire dans le milieu universitaire. On paye notre scolarité, on veut avoir accès aux locaux et aux cours. Aujourd'hui, les cours ont été annulés en présentiel. C'est notre dernière semaine avant les partiels", déplore un étudiant en opposition avec ce blocus.
On a peur qu'ils fassent annuler les partiels
Un étudiant opposé au blocus
"Nous n'avons aucun problème avec les actions légales. Mais là, elles ne le sont pas. Les interventions des forces de l'ordre sont adaptées, il n'y a même pas de sanctions. Elles pourraient être plus sévères. On a peur qu'ils fassent annuler les partiels. Cela pourrait avoir des conséquences sur notre image, et même des conséquences monétaires pour ceux qui n'habitent pas dans la région, qui vont devoir prendre d'autres trains. Ça nous effraie", a-t-il poursuivi.
Cette occupation s'est déroulée à quelques jours seulement des examens de fin de semestre de printemps qui se tiendront du 6 au 15 mai.