Les douanes de Champagne-Ardenne ont procédé ce mardi 9 juillet à la destruction de plus d'une tonne de cigarettes issue de la contrefaçon. Le marché du tabac illicite est en pleine explosion, en hausse de 240 % cette année dans la région.
Le lieu était tenu secret, ce mardi 9 juillet, par les douaniers de Champagne-Ardennes. Les agents ont procédé à une destruction d’ampleur : 1,5 tonne de cigarettes de contrefaçon. Les produits ont été saisis dans les Ardennes par la brigade de Charleville-Mézières, alors présente à bord de l’A34 pour des opérations quotidiennes de contrôle. Entre la France et la Belgique.
Les paquets de tabac se trouvaient dans deux camionnettes conduites par un chauffeur de l’est de l’Europe. Ces cigarettes de contrefaçon ont été fabriquées dans une usine en Belgique. Vendues à 5 euros sur le marché français au lieu de 12 euros 50, elles présentent un avantage relatif pour le porte-monnaie des fumeurs, mais un important risque sanitaire.
En plus d’être un problème de délinquance, ces produits véhiculent un réel problème de santé publique. Des agents toxiques sont contenus dans ces cigarettes contrefaites n’ayant pas l’agrément de mise sur le marché. Aucune mention « fumer tue » n’était inscrite sur les paquets, signe distinctif qu’il s’agissait bel et bien de contrefaçons.
+ 240% de saisie en une année dans la région
Ce type de produits circule de plus en plus dans la région. En une année, les saisies des douanes ont augmenté de 240 % dans l'Aube, la Marne, les Ardennes et la Haute-Marne qui composent la Champagne-Ardenne.
Jean-Luc Pépin, chef du pôle action économie à la direction des douanes de Reims, explique : "on est frontaliers avec les grands axes de circulations, ceux de l’est et du nord de l’Europe, ce qui peut arriver en conteneur à Rotterdam, par exemple, est redistribué sur les routes vers les grandes agglomérations. Comme on est sur des axes importants, on est en premier rideau".
Une organisation structurée
Dans la région, trois types de criminalité sont observés selon Jean-Luc Pépin : "des organisations structurées, capables de monter des usines et des réseaux de go fast. Celles moins structurées issues des quartiers et le trafic-fourmis, de monsieur et madame tout le monde qui s’alimente pour ses proches à l’étranger".
Sur ce dossier, l’organisme à la tête du trafic s’inscrit dans le premier cas de figure. Un système structuré : 1,5 tonne de cigarettes représentent 7 480 cartouches soit 1,5 million de cigarettes équivalent à 1 million d’euros.