Jusqu'à la mi-janvier, les étudiants de l'université de Reims Champagne-Ardenne passent leurs examens en présentiel, conformément aux consignes gouvernementales. Une organisation complexifiée par la cinquième vague de la Covid.
Entre les partiels et l'ombre de la cinquième vague, c'est une période particulièrement stressante pour les 20.000 étudiants du campus rémois de l'université Reims Champagne-Ardenne (URCA).
Cette fois, pas d'examen à distance : c'est une consigne du gouvernement, pour répondre à "une demande majoritaire des étudiants" selon Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur.
"Entre la peste et le choléra"
Faut-il s'inquiéter de ce maintien des examens en présentiel, alors que les taux d'incidence grimpent, atteignant 1.284 cas pour 100.000 habitants dans la Marne fin décembre selon les chiffres de Santé publique France ?
Selon Amandine Rauly, co-secrétaire du syndicat d'enseignants et de chercheurs SNESUP-FSU à Reims, il n'y avait pas de bonne solution : "il fallait choisir entre la peste et le choléra, c'est-à-dire maintenir en présentiel les examens, et risquer ainsi des contaminations, ou choisir le distanciel, qui, on l'a vu, n'a fait qu'exacerber les inégalités entre les étudiants".
Le syndicat garde un souvenir amer des mois de cours et d'examen à distance.
Comment se concentrer quand on a une chambre qui n'est pas isolée ? Comment peut-on faire son partiel sur un téléphone, quand on n'a pas d'ordinateur ? Sans parler des filières dont les examens nécessitent des manipulations.
Amandine Rauly, à propos des examens à distance
Nouvelle vague, nouvelles mesures
Pour éviter un surplus de contaminations pendant les examens en présentiel, le protocole sanitaire, lui, reste le même que pendant les cours. Il est détaillé dans un arrêté datant du 6 décembre 2021, pris par le président de l'université, Guillaume Gellé, pour faire face à la cinquième vague.
L'URCA prévoit notamment la surveillance renforcée de la qualité de l'air et la distanciation entre les étudiants dans les amphithéâtres, pendant les cours et examens.
Certaines épreuves se feront même finalement à distance, par précaution, comme par exemple un examen oral de droit dans une dizaine de jours.
Les étudiants à l'isolement pénalisés ?
Reste un problème de taille : comment s'assurer que tous les étudiants puissent participer à ces examens, alors que nombre d'entre eux se retrouvent à l'isolement, en tant que malade ou cas contact au schéma vaccinal incomplet ?
Selon l'université, une centaine d'entre eux serait concernée pour le moment. Un chiffre qui pourrait augmenter jusqu'à la fin des examens mi-janvier.
Pour ces étudiants, pas de partiels mais pas de session de rattrapage en juin pour autant. Des examens de substitution devraient leur être proposés dans la foulée. Ils seront différents mais avec un même niveau de difficulté, pour ne pénaliser personne.
Leur organisation reste pourtant encore floue. "C'est au jour le jour, confie Marie-Odette Victor, responsable de la communication de l'URCA. Nous verrons comment organiser ces épreuves selon le nombre d'étudiants concernés et nous nous ajusterons."
Les contaminations pourraient toutefois être limitées par un taux de vaccination élevé, dans la moyenne nationale selon l'université, qui s'établit à plus de 90%.