Alain Delon, qui s’est éteint dimanche à l’âge de 88 ans, a séjourné à de nombreuses reprises à Reims. L’acteur aimait se rendre dans le domaine des Crayères. Plus qu’un simple client, il était ami avec le couple Boyer, qui tenait l’établissement étoilé à l’époque, très ému d'apprendre sa disparition.
Le 4 septembre 2003, c'est dans le jardin du prestigieux restaurant Les Crayères, à Reims (Marne) qu'Élyane Boyer, directrice de l’établissement à cette époque, a reçu des mains d'Alain Delon l'insigne de chevalier de l'ordre national du mérite.
"C’était un grand moment de bonheur, c'était un cadeau qu’il m'avait fait", raconte Élyane Boyer alors que l'on vient d'apprendre la disparition de l'acteur, dimanche 18 août 2024 à l'âge de 88 ans. "À ce moment-là, il allait tourner le Lion. J'ai été un peu prise de panique parce que je me suis dit que peut-être le film qui se tournait en Afrique ne serait pas terminé. Je me suis permise de lui dire : 'Alain, est-ce que tu crois que tu seras vraiment là ?' Il m'a dit : 'Tu me connais, ma parole c'est ma parole. Je prendrai n’importe quel avion mais je serai là'."
Homme d’honneur, le célèbre acteur était un habitué du restaurant des Crayères. Élyane et son époux Gérard Boyer, l’ancien chef étoilé des Crayères, connaissaient Alain Delon depuis plus de 40 ans. D’abord simple client de l’établissement, il est devenu au fil du temps un de leur proches.
"C'était un homme simple"
"Là, on ne faisait pas de show, c’était au fil de l’eau, relate Gérard Boyer. C’est peut-être pour ça qu’il nous aimait bien, parce qu'il avait senti qu’on était avec lui pour lui et pas pour ce qu’il représentait."
"Avec nous il se lâchait, c'était un homme simple, détendu", ajoute son épouse. "Il dormait ici à la maison. Il préférait dormir ici qu'aux Crayères. Pour le petit-déjeuner le matin, il se mettait en bout de table, il disait : 'Je suis le patriarche'. Je pense qu’il a passé de bons moments avec nous. Et nous encore des meilleurs peut-être avec lui."
L’acteur séjournait plusieurs fois par an à Reims, souvent seul, parfois avec ses deux derniers enfants, Anouchka et Alain-Fabien. Souvent, aussi, ils échangeaient par téléphone. "Il faisait parti des personnes à qui on pouvait parler très librement, très sincèrement. C'est un homme de cœur. C’est un mélancolique, c'est un homme qui n'a pas le sens du bonheur. Mais c'est surtout un homme fidèle, fidèle en amitié. C'est un grand monsieur."