A Reims, une dame de 80 ans est décédée ce mardi matin sur le camp de migrants installé près du terrain de football de la rue Henri-Paris, près de l'Armée du Salut. Elle y vivait depuis fin novembre. Une cagnotte participative a été ouverte pour financer son inhumation au Kosovo.
Âgée de 80 ans, Gjmile Shala vivait à Reims sur ce campement de fortune depuis fin novembre. Quelques tentes improvisées aux abords du terrain de football de la rue Henri-Paris. C'est ici qu'elle est décédée ce mardi 8 janvier, vers 7 heures, d'un arrêt cardiaque. Elle avait été hospitalisée il y a quelques jours.
La veille, une requête en référé-liberté avait été déposée au tribunal administratif de Châlons-en-Champagne pour obliger l'Etat à lui trouver un logement décent. Une audience devait avoir lieu jeudi ou vendredi.
"Une femme de 80 ans, vulnérable, aurait dû bénéficier d'un hébergement d'urgence, s'insurge Ibtissam Bouchara, accompagnatrice juridique du collectif Reims Exil Solidarité. Au moins elle serait décédée dans des conditions dignes. J'espère que la préfecture n'attendra pas l'audience pour loger sa famille."
Abris de fortune
Issue d'une minorité serbe, cette dame née au Kosovo est venue se réfugier en France avec son fils, sa belle-fille et ses quatre petits-enfants. Elle avait demandé l'asile le 17 décembre dernier.Une douzaine de personnes, dont plusieurs mineurs, vivent aujourd'hui sous ces abris de fortune, près du canal. Malgré leurs nombreux appels au 115, aucun hébergement d'urgence ne leur a été proposé. En colère, le collectif d'aide aux migrants dénonce le manque de soutien et de dialogue de la part de la préfecture de la Marne.
La préfecture se défend
"Le service du 115 de la Marne a appris ce matin que Mme Shala s’était rendue aux urgences du CHU de Reims, s'est défendu la préfecture dans un communiqué. Lorsqu’un état de vulnérabilité est signalé au 115, celui-ci s’attache à trouver une solution d’hébergement dans les meilleurs délais."La préfecture a précisé que la famille serait hébergée dès ce mardi soir. "En ce qui concerne la demande d’asile, les autorités françaises ont saisi les autorités allemandes le 3 janvier dernier, au nom de l’unité familiale. En effet, son fils et sa belle-fille ont été identifiés comme demandeurs d'asile en Allemagne."
Une cagnotte participative a été ouverte pour que l'octogénaire puisse être inhumée dans le caveau familial au Kosovo. Ce 10 janvier, 765 euros ont été récoltés sur les 4 700 euros requis.