Durant 4 ans, l'Eglise n'est pas épargnée par la première guerre mondiale. Intensément bombardée, la cathédrale de Reims en est l'exemple le plus frappant. Pourtant, un homme tente de rétablir la force morale du droit face au conflit armé : Benoit 15. Un pape, apôtre de la paix, qui conjugue jusqu'en 1918 une intense activité diplomatique et humanitaire.
Fils d'aristocrate italien, Benoit 15 devient pape le 3 septembre 1914, un mois seulement après le début du conflit. Il adopte immédiatement une totale impartialité en ne condamnant aucun des deux camps. Il préfére (citation) « résoudre l'épouvantable conflit autrement que par la violence des armes » Une position d'équilibriste, inconfortable, qui lui vaut en retour une forte hostilité de la part des politiques et des opinions publiques.
Les anticléricaux comme Georges Clémenceau le surnomment « le pontif du Saint Empire » et censurent parfois ses propos dans la presse. Les Allemands se contentent, eux, de voir en lui « un pape français ».
Le 1er aout 1917, Benoit 15 envoie une lettre aux belligérants, une exhortation à la paix dans laquelle il propose un arbitrage international pour résoudre le conflit. Le courrier restera lettre morte. Le pape se concentre alors sur son action humanitaire avec la création d'un service d'assistance aux blessés et prisonniers de guerre, un appel à la trêve de noël. Le Vatican sert également de bureau d'information aux familles. En tout, 170 000 demandes lui seront adressées. Le pacifiste et prix Nobel de littérature en 1915 Romain Rolland y verra même une « seconde croix rouge ».
A la fin de la guerre, le Saint-Siège est exclu des négociations de paix et critique les termes du Traité de Versailles qu'il juge trop humiliant pour l'Allemagne. Il termine son pontificat à sa mort, le 22 janvier 1922, à l'âge de 67 ans.
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