Ils grimpent au sommet de la cathédrale de Reims : "Une pratique très dangereuse", confie l'un d'eux

Quatre jeunes hommes ont escaladé la cathédrale de Reims, il y a quelques mois, et diffusent depuis des photos et vidéos de leur ascension sur les réseaux sociaux.

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Ils s’appellent Sylvain, Tom, Mattis et Aciryc. Ils posent dans la lumière rougeoyante du petit matin sur le toit de la cathédrale de Reims. Le cliché daterait du mois d’août 2022, à en croire le post Instagram de l’un d’eux. 

"En réalité, c’était il y a un peu plus longtemps que ça, confie Mattis. On aime bien brouiller les pistes pour ne pas se faire rattraper par la police." Le jeune homme l’assume sans ambages : "Cela reste quand même illégal."

Certains apparaissent à visage découvert, d’autres, comme Mattis, préfèrent la jouer discret : "J’essaie un maximum de garder l’anonymat pour ma part."

Ce groupe se dit "à la recherche d’adrénaline et de dépassement de soi, mais surtout de vues imprenables sur la ville". Pour Mattis, "c’est des moments exclusifs et privilégiés entre potes, des souvenirs qui restent à jamais".

"On fait pas les guignols"

Contacté par France 3, le curé de la cathédrale est catégorique : "Cela fait simplement penser que c’est dangereux, à la fois pour eux-mêmes et pour le bâtiment", commente Jean-Pierre Laurent. De son côté, l'architecte des bâtiments de France fait savoir qu'il "suit le dossier de près".

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Quand on fait part à Mattis de ces réactions, il répond : "Je me doute bien qu’il n’est pas content… Après on fait pas les guignols, on prend les chemins les plus praticables parce qu’on est bien conscient que cela peut vite tourner au drame", assure-t-il.

L’équipe n’en cependant est pas à son coup d’essai. S’il se définissent comme des "explorateurs" sur les réseaux sociaux, ces jeunes hommes sont avant tout des grimpeurs en série.

Strasbourg, Rouen, Cologne, Metz… Ils collectionnent les clichés pris sur le toit de cathédrales et gagnent des followers à chacune de leurs ascensions. "Les cathédrales, c’est vraiment incroyable. C’est des pierres qui ont traversé les siècles, ça n’a rien à voir avec un bête roof [toit, ndlr]."

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"On a commencé à faire de l’escalade quand on avait 14 ans, puis on a grimpé aux arbres et on s’est vite rendu compte qu’on était à la recherche de vues bien plus impressionnantes", sourit Mattis.

"Live a life you will remember [Vis une vie mémorable, ndlr]", clame sur son profil Instagram Sylvain, qui sillonne l’Europe à la recherche des meilleurs spots où grimper malgré le danger. "Mais on n’est pas des têtes brûlées, il y a de l’entraînement derrière. On y est allé crescendo", explique Mattis, qui dit avoir débuté à "17-18 ans". "On a plus ou moins entre 20 et 25 ans", dit-il, distillant les informations le concernant.

"Une pratique très dangereuse"

Qu’elle soit appelée rooftopping, toiturophilie ou grimpe urbaine, cette pratique extrême consiste à se hisser en haut de bâtiments. Ses adeptes se rattachent en partie à l’urbex, qui désigne l’exploration urbaine de lieux interdits ou abandonnés.

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Quelques accidents spectaculaires ont rappelé les dangers de l’escalade sauvage. En France, c’est le décès d’un Lyonnais de 18 ans, Siirvgve, mort en 2017, qui a donné lieu à une première vague d’articles de presse.

"C’est une pratique très dangereuse, pour sa vie, pour les autres. Un accident est vite arrivé", explique Mattis. "On est toujours vigilants, mais des gens inexpérimentés peuvent avoir envie de faire la même chose : je le leur déconseille systématiquement et je ne donne pas d’indice sur nos méthodes."

Toujours sur le fil, Mattis promeut et, dans le même temps, déconseille cette passion qui l’anime. "C’est une pratique qui est de plus en plus à la mode. Nous, c’est Youtube qui nous a donné envie de faire ça", raconte-il. "Je ne vais pas vous mentir, cela fait plaisir de partager nos exploits, mais on n’est pas à la recherche du buzz non plus."

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