INSOLITE. Sport : le béhourd, full contact médiéval peu connu

Les chevaliers d'Exactor Mortis Béhourd se produiront les 11 et 12 septembre prochains lors des fêtes médiévales de Fontenoy dans l'Aisne. L’occasion d’assister aux combats médiévaux de valeureux combattants en armure.

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Les fêtes médiévales sont souvent l’occasion de s’immerger dans une époque aux multiples facettes. Vous y croiserez de nombreux chevalier. Parmi eux, le groupe des Exactor Mortis Béhourd qui guerroient lors de tournois et manifestations historiques. 

 

Reconstitution des modes de vie et des métiers, initiations aux jeux traditionnels de l’époque, côtoient les combattants à l’épée.

Le béhourd c’est quoi ?

Judo, karaté, jujitsu… Une autre activité de ce type est peu connue par le commun des mortels. Ici pas de tatamis ni de kimonos mais des armures et des épées.  Ce sport de combat c’est le béhourd. 

 

Le béhourd est un sport de combat avec des armes et armures utilisées à l’époque du moyen-âge

Jérémy Fahys, président d’Exactor Mortis Béhourd

Il n’en fallait pas davantage pour convaincre l'actuel président de l'association. “J’ai toujours été un grand passionné de Moyen-âge, j’ai fais des études d’histoire et la période médiévale et parallèlement à cela j’ai toujours aimé les sports de combat, quand j’ai vu qu’il y avait un sport de combat où je pouvais lier les deux j’ai foncé” précise Jérémy Fahys, président d’Exactor Mortis Béhourd. 

 

Une trentaine de combattants 

Si le club compte une trentaine de membres, la moitié de ces apprentis chevaliers viennent de Paris, Amiens, Laon, Soisson ou encore Reims pour se perfectionner. 

Il y a une trentaine de membre dans l’association dont une bonne moitié est équipée et active sur les tournois

Jérémy Fahys, président d’Exactor Mortis Béhourd.

Ils s’affrontent soit au gymnase de la Ferté-Milon dans l’Aisne (02) soit en extérieur. “Nous avons un terrain à Villers-agron-Aiguizy (02) où nous avons bâti une lice d’entraînement, pour pouvoir nous entraîner en conditions réelles de combat” précise le président.

 

Le but du jeu

Deux équipes de cinq combattants s'affrontent dans une arène. Le but, mettre le plus d’adversaires au sol, que ce soit par une percussion ou une projection.

La règle de base est de mettre à terre son adversaire

Jérémy Fahys, président d’Exactor Mortis Béhourd


Mais ne vous y trompez pas, ni déguisement, ni folklore, le béhourd ce n’est pas un jeu ni du cinéma. “Il ne s’agit pas de chorégraphie ni de spectacle comme les gens pourraient le penser c’est vraiment un sport avec des contacts réels” précise Jérémy Fahys, président d’Exactor Mortis Béhourd.

Contrairement aux reconstitutions de batailles historiques, en duel ou en équipe, le sport est  régi par des règles et des arbitres. Pas le droit de frapper la nuque, l'entrejambe et derrière les jambes chez nos preux chevaliers. Les “coups d'estoc”, c’est à dire pointer avec son arme, sont interdits. Le sport reste néanmoins violent et rigoureusement encadré. Pour éviter les accidents les armes sont préalablement émoussées et les équipements régulièrement vérifiés.

 

 

Un équipement plus vrai que nature

Pas question de mourir sur le champ de bataille, les gentes dames ne s’en remettraient pas. Nos preux chevalier doivent revêtir leur armure avant d’aller combattre. Mais là encore pas de place à l’improvisation, tout l’équipement est fidèle à l’époque du Moyen-âge. “Nous devons respecter les sources historiques pour confectionner nos armures donc s’inspirer des gravures, enluminures ou gisants trouvés la plupart du temps sur les archives numériques”.

Pour coller à la réalité, des spécialistes fabriquent tout l’attirail du courageux guerrier. “C’est vraiment une armure d’époque en acier et forgée à la main” précise Jérémy Fahys, président d’Exactor Mortis Béhourd. "On peut confectionner nos propres armes mais le plus souvent on fait appel à des forgerons spécialisés dans les armures de type béhourd qui fabriquent nos armes et nos armures” ajoute le combattant.

Ce n’est pas un déguisement

Jérémy Fahys, président d’Exactor Mortis Béhourd

Casque, armure, chaussures… De la tête aux pieds, les combattants sont soigneusement équipés. Les armes sont elles aussi méticuleusement choisies. “Dans le béhourd les armes utilisées sont les fauchons qui sont de petites épées de frappe à une main pour faire des coups de taille. C’est l’épée que l’on retrouve le plus facilement sur une période très longue au Moyen-âge. En utilisant cette arme il n’y a pas de problème d'historicité". précise Jérémy Fahys.

Mais tout cet attirail a un coût et prend du temps. Des forgerons proposent des kits pour débutants mais les délais de fabrication sont de quatre à six mois pour une armure sur mesure.

 

Une armure sur mesure coûte 1.500 euros pour la moins cher et si l’on ajoute le bouclier et deux armes 2.000 euros

Jérémy Fahys, président d’Exactor Mortis Béhourd

Pour rentabiliser les équipements et faire découvrir le sport de combat, l'association se produit régulièrement lors des manifestations médiévales.

 

Des combats grandeur nature

Le public répond généralement avec engouement, les coups portés et l'intensité des combats remportent en franc succès. "Les conditions réelles de combats et les coups portés très puissants, bruyants et impressionnants les gens adorent cela et les enfants aussi" explique Jérémy Fahys, président d’Exactor Mortis Béhourd.

Pourtant les reconstitutions de combats de chevaliers sont plutôt récents. La Russie et les pays de l’Est ont remis le béhourde au goût du jour il y a environ 20 ans. Il est arrivé plus tard en France et la fédération française de béhourd voit le jour en 2010.

 

Il y a environ 500 combattants inscrits à la fédération française de béhourd

Jérémy Fahys, président d’Exactor Mortis Béhourd

 

 

 

L’équipe de Champagne-Ardenne tient le haut de l’affiche terminant sixième aux championnats de France en 2019, sur 20 équipes inscrites.

Si tout le monde peut venir découvrir le sport et s’y initier auprès d'Exactor Mortis Béhourd, il faut être majeur pour pratiquer le béhourd en compétition.

 

Du passé au futur !

Art de combattre ancestral, le sport a le vent en poupe et n’est pas près de s’éteindre au sein de l’association champenoise. “Parmi  nos projets, nous sommes en train de chercher un local et créer une antenne sur Reims pour nous développer” conclut Jérémy Fahys.

Si vous n’avez pas peur de prendre un coup sur la tête ou dans les entrailles, les Chevaliers de Rheims recrutent tout au long de l’année et la cotisation ne dépasse pas les 80 euros. Une armure vous sera prêté ou vous pourrez faire du soft sword (du combat avec des boucliers et des épées en mousse.

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