"La photo : une obsession saine", le musicien Yuksek électrise la toile avec ses clichés

Le DJ de Reims Yuksek, connu du grand public pour sa musique électronique, se lance avec talent dans la photographie. L'artiste qui poste régulièrement ses clichés sur les réseaux sociaux, prépare deux expositions dans le sud de la France. Un livre doit également sortir à l'automne. Rencontre.

On connaissait Yuksek le musicien, producteur et compositeur de musiques de films. L'artiste rémois de 47 ans se lance un nouveau défi : la photographie. Il publie ses clichés sur le réseau social Instagram (@I_do_cliches). Veut-il arrêter pour autant la musique ?

France 3 Champagne-Ardenne a rencontré cet artiste aux mille facettes.

France 3 Champagne-Ardenne : La photographie semble occuper une place de plus en plus importante dans votre vie. Plus importante que la musique ?

Yuksek : Rires. Je ne sors jamais sans mon appareil photo, c'est vrai. C'est une obsession. J'en possède plusieurs, un argentique, un petit automatique et j'aime saisir l'instant. Cela peut être un objet, une personne ou une situation. Ce qui m'intéresse, c'est le bizarre, comme ce faux tapis rouge en marge du festival de Cannes où des badauds venaient se faire tirer le portrait devant une boutique. Cela m'a fait rire, j'ai eu envie de partager. La photographie me permet d'avoir les yeux plus ouverts. Je ressens une réelle connexion avec le monde.

France 3 Champagne-Ardenne : La musique ne vous apporte plus cela?

Yuksek : Je fais de la musique de manière professionnelle depuis vingt ans. J'ai sorti des albums pour moi, pour d'autres artistes, j'ai créé mon label, j'ai lancé un festival, je compose des musiques de films, j'ai le sentiment d'avoir fait un peu le tour. Il m'arrivait de passer neuf heures par jour en studio. Aujourd'hui, je ressens le besoin de me nourrir différemment. Je n'arrête pas la musique pour autant. Je travaille notamment sur un nouvel album, dont la sortie est prévue en janvier 2025. 

France 3 Champagne-Ardenne : Comment parvenez-vous à concilier vos deux arts?

Yuksek : J'ai la chance de pouvoir m'organiser comme je le souhaite. J'ai récemment joué au Japon et en Corée, je me suis arrangé pour rester plus longtemps. J'ai loué une voiture, j'ai pris le bateau et j'ai mitraillé tout ce que j'ai pu. J'ai posté beaucoup de mes clichés sur ma page Instagram (@I_do_cliches). 

France 3 Champagne-Ardenne : Avez-vous d'autres projets autour de la photographie?

Yuksek : Oui. Le public peut voir une série de mes photos en marge des Rencontres de la photographie d'Arles tout l'été. La série s'intitule "Le presque monde". Je n'en dirai pas plus, je vous laisse venir découvrir!

Je prépare une autre exposition, la Biennale d'Aix-en-Provence en octobre. Elle sera consacrée au Liban, mon pays de cœur. Je m'y rends au moins une fois par an depuis une quinzaine d'années. Cette série de photographies raconte mon dernier voyage, qui s'est déroulé juste après les attentats du 7 octobre en Israël. J'ai adoré faire résonner les photographies entre elles, les organiser pour qu'elles racontent quelque chose.  

France 3 Champagne-Ardenne : Vous préparez également un livre?

Yuksek : Oui, une maison d'édition indépendante à Marseille, Le bec en l'air, m'a proposé ce projet et je dois avouer que c'est un peu le graal pour moi. Un aboutissement. Dans une société où tout est dématérialisé, cet objet est tangible. On peut le toucher. J'aime l'idée que d'ici quelques années, quelqu'un pourra le feuilleter dans une librairie d'occasion. Il va voyager en quelque sorte...

Yuksek affirme que la photographie lui a permis de sortir d'une période difficile... Et de sortir tout court. Il ne cherche pas le succès, juste le plaisir... Bien caché, derrière son objectif!

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