"La santé ne doit pas être prise en otage" : le maire de Reims s'oppose à la suppression de l'aide médicale d'Etat

Arnaud Robinet, président du Grand Reims et de la fédération hospitalière de France, a réagi sur le réseau social X aux propos du nouveau ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, qui a rouvert sur le débat sur la suppression de l'aide médical d'Etat.

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Dix mois après le projet de loi Immigration, le débat sur l'aide médicale d'Etat est relancé. Le nouveau ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, issu des Républicains, a déclaré dans une interview à TF1 qu'il souhaitait "reformer" l'AME.

Ce dispositif qui donne droit aux étrangers en situation irrégulière et présents en France depuis au moins trois mois à une prise en charge à 100 % de leurs soins médicaux et hospitaliers, est perçu par une partie de la droite dure et par l'extrême droite comme une prestation sociale "attractive" pour les migrants.

"Toucher à l'AME, c'est faire porter le financement sur les hôpitaux"

Les déclarations de Bruno Retailleau ont fait réagir dans les rangs de la gauche, de la majorité présidentielle, et au moins une figure de la droite. Le maire de Reims, Arnaud Robinet, ancien membre des LR, aujourd'hui affilié à Horizons, le parti d'Edouard Philippe, a rappelé son opposition à la suppression de l'AME, comme il l'avait déjà fait l'an dernier dans le cadre du projet de loi Immigration.

"Certes il faut une maîtrise de l’immigration et notamment illégale mais la santé ne doit pas être prise en otage sur ce sujet", a publié l'élu rémois sur X, ce mardi 24 septembre. Celui qui est aussi président de la fédération hospitalière de France rappelle que "toucher à l’AME, c’est faire porter le financement sur les hôpitaux et de plus pose une question de déontologie chez les médecins."

La suppression de l'AME, une demande du Rassemblement national

La suppression de l'AME est demandée depuis plusieurs années par l'extrême droite et notamment le Rassemblement national, qui voit en ce dispositif un "appel d'air" à l'immigration illégale. Bruno Retailleau, chef de files des sénateurs LR lors du projet de loi Immigration, militait lui pour un remplacement de l'AME par une aide médicale d’urgence. Durcissant les conditions d'accès aux bénéficiaires.

De nombreux experts de santé alertent sur les dangers inhérents. L'ancien ministre de la Santé François Braun expliquait sur BFM TV, le 23 septembre, que "remettre en cause l'aide médicale d'État serait complètement stupide pour la santé publique, mais également pour les finances de l'assurance-maladie." Précisant que "refuser de soigner ces gens avec des pathologies chroniques, c'est in fine arriver à des maladies qui se compliquent, et qui coûteront beaucoup plus cher."

L'ex-ministre de la Santé du précédent gouvernement Attal, la Rémoise Catherine Vautrin, ne s'est, pour l'heure, pas exprimée publiquement sur le sujet.

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