Marne. Un syndicat de pompiers s'oppose à l'arrêt "par téléphone" des réanimations cardio-respiratoires

En intervention, les pompiers sont souvent amenés à pratiquer des réanimations cardio-respiratoires. Un dispositif en projet au sein du SAMU de la Marne pourrait permettre au médecin régulateur de mettre fin par téléphone à cette réanimation "en cas de décès certain" du patient. La CGT s'y oppose.

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Un dispositif, encore à l'état de projet au sein du SAMU de la Marne, fait d'ores et déjà polémique : celui de permettre au médecin régulateur de demander aux pompiers en intervention d'arrêter des manoeuvres de réanimations cardio-respiratoires, et ce, par téléphone. Ce dispositif en discussion dans la Marne, a déjà été mis en place dans plusieurs autres départements, mais pourrait être étendu au niveau national.

En intervention, les pompiers pourraient donc être amenés à cesser ce type de réanimation dès que le médecin-régulateur, de l'autre côté de la ligne téléphonique, juge que le décès est certain. Il prend ensuite le relais, et, toujours au téléphone, annonce lui-même le décès aux proches des patients. 

Pour les membres de la CGT du Service départemental d'incendie et de secours, ce dispositif ne doit pas voir le jour. Dans un tract publié sur son site internet, la CGT du SDIS de la Marne explique : "Sur les lieux d’intervention, il reviendra donc aux Sapeurs-pompiers isolés, qui sont des secouristes qualifiés certes mais pas des médecins, de transmettre des éléments par téléphone pour permettre au “médecin régulateur du 15”, assis sur un fauteuil dans les locaux du CHU de Reims, d’évaluer s’il faut arrêter ou pas la tentative de réanimation". 

Charge ensuite aux Sapeurs-pompiers de se débrouiller sur place avec la victime décédée et éventuellement la famille présente

Le syndicat pointe ainsi l'énorme responsabilité qui péserait sur les épaules des secouristes et voit de ce nouveau dispositif une "politique d’épicier irresponsable, où les orientations sont prises uniquement par rapport au coût et non plus basées sur le service public de secours et de santé que l’on doit à la population".


Une question de "dignité" pour les autorités 


Contactée par nos confrères de l'AFP, la direction du centre hospitalier universitaire de Reims précise que ce projet a été évoqué avec l'Agence régionale de santé le 22 janvier dernier, et qu'il avait déjà reçu, dès novembre 2017, l'aval de l'Ordre national des médecins. Elle ajoute que les pompiers-secouristes auront accès à des formations spécifiques pour apprendre à gérer ce type de situation.

De son côté, le médecin-chef des pompiers marnais, interrogé par nos confrères de l'Union, réfute toute vision comptable dans ce dispositif :

Tout est mis en œuvre pour faire respecter la dignité humaine, ne pas s’acharner lorsque c’est vain et que la famille a donné son autorisation.


D'après le cadre du SDIS, "un grand nombre de chefs d’agrès [ces sapeurs-pompiers responsables de la planification et de la gestion des activités du personnel armant leurs véhicules. NDLR] le demande".

Si le projet est déjà bien avancé, d'autres discussions devraient nénamoins avoir lieu entre direction et syndicats sur ce sujet.

 
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