Depuis 4 ans, le bâtiment en péril situé entre la rue Legendre et la rue Cérès est consolidé par des étais de bois. La rue est bloquée. Cette situation agace le voisinage d’autant que la procédure n’avance pas assez vite à leur goût.
Un immeuble maintenu par des planches de bois. Le bout de la rue Legendre est occupé depuis 4 ans par ce dispositif pour sécuriser le bâtiment qui fait l’angle de la rue Cérès. “Courant 2019, on nous a signalé des désordres notamment au niveau de la façade et des planchers", raconte Julien Thibault en charge de la sécurité civile pour la ville de Reims. Après un constat d’expert, les logements ont tous été évacués.
Démolir ou reconstruire ?
Depuis, des systèmes d’étais à l’intérieur et de chevalement à l’extérieur ont été installés. “L’ensemble de ces mesures fait en sorte que le bâtiment reste stable et ne bougera pas”, rassure Julien Thibault. “Une fois stabilisé, cela peut prendre plusieurs années en fonction de l’enquête diligentée par les assureurs, des contentieux juridiques entre voisins, etc.”, énumère-t-il. Aucune date ne peut pour le moment être communiquée pour la libération de la rue.
“Les neuf copropriétés sont gérées par un syndic et les décisions se prennent collégialement”, complète-t-il. “C’est à eux de prendre les démarches de reconstructions ou de démolition en fonction de leurs capacités financières à pouvoir assumer les travaux”, ajoute le chargé de la sécurité civile.
“nous avons des clients qui viennent en fauteuil roulant, mais notre magasin est inaccessible”.
Fabienne, salariée de Croix Bleue
Deux commerces sont particulièrement touchés par cette situation. Fabienne, la salariée de la boutique de vente de matériel médical Croix Bleue, située rue Legendre, se désole : “nous avons des clients qui viennent en fauteuil roulant, mais notre magasin est inaccessible”. Une place pour personnes à mobilité réduite existe devant la boutique. Ceux qui empruntent le trottoir sont pénalisées. Des planches recouvrent le sol en face de l’immeuble en péril. “On est obligé d’aller chercher la personne avec son fauteuil, c’est régulier”, souffle la vendeuse.
Elle travaille depuis 30 ans dans le magasin de vente de produits médicaux. “Il y a moins de clients depuis 4 ans, je dirais –15 %”, ajoute-t-elle d’un ton las.
1000 euros par mois à cause de l’immeuble en péril
Le carrefour Express qui fait l’angle entre la rue Cérès et la rue Legendre, juste en face de l’immeuble, lui n’enregistre pas de baisse du nombre de clients. C’est son organisation qui en pâtit. "Les livraisons sont plus compliquées, je suis obligée de louer une arrière-cour qui ne m’appartient pas”, détaille Sébastien Quay, le gérant du magasin. Le magasin débourse 1 000 euros par mois pour continuer de recevoir ses livraisons.
Il dénonce aussi la saleté qui entoure l’infrastructure. “Il y a peu de temps, les barrières étaient toutes tordues et les gens jettent des détritus par-dessus", déplore-t-il.
Des nuisances pour les habitants
Les habitants du quartier partagent ce sentiment de lassitude, “ça fait un moment que c’est là, il faudrait que cela change”, lance Manuella une habitante du quartier. A côté d’elle, Magalie ajoute être gênée par l’installation : “on a du mal à passer avec les enfants en poussette !”. “Ce n’est pas beau et ça nous bloque, on est obligé de faire le tour en voiture”, lance une autre passante qui habite là depuis 20 ans.
Tous vont devoir prendre leur mal en patience, la situation ne devrait pas évoluer tant qu’un accord n’a pas été trouvé entre les propriétaires. D’autres cas similaires ont mis une dizaine d’années avant de trouver une issue.
