Pour les SDF, les maraudes sont une aide précieuse pour tenir la nuit. Ludovic Rath a vécu pendant quelques mois dans les rues de Reims. Aujourd'hui, il est devenu salarié de la Maraude citoyenne rémoise et se dit "fier" de participer à cette distribution de repas.
Dans les rues de Reims, Ludovic Dath sert à manger aux plus démunis. Il connaît leur situation, car celui qu'on surnomme "Atchoum" se trouvait à leur place trois ans auparavant. Après avoir vécu six mois sans toit, il a trouvé du travail aux côtés d'autres salariés et bénévoles de l'association la Maraude citoyenne rémoise. "Je suis fier d'être de ce côté-là", confie-t-il.
Ses nouveaux collègues partagent avec lui fierté de le voir aider à son tour. "C'est un très bon collègue, très assidu, très respectueux. C'est un bon employé," assure Nordine Nouri, président de l'association.
Si t'as envie de t'en sortir, tu t'en sors. Faut être motivé.
Ludovic Dath est en CDD pour 6 mois renouvelable. À raison de 20 heures de travail par semaine, il touche 665 euros par mois, auquel il faut ajouter 320 euros de prime d'activité du RSA. Cet emploi représente un nouvel élan pour cet ancien coffreur en bâtiment, après sa période de galère. "Je vivais en toile de tente, j'étais obligé de faire la manche pour manger, raconte Ludovic Dath. Si t'as envie de t'en sortir, tu t'en sors. Faut être motivé."
Sa motivation lui a permis de décrocher ce poste à la Maraude citoyenne rémoise. Tous les après-midi, Ludovic Rath range le local de l'association, collecte les dons ou fait la cuisine. Aujourd'hui, c'est nuggets de poulet au menu. "C'est la première chose que j'ai appris à faire, note l'intéressé. [Ici,] j'apprends plein de choses. À être ponctuel, finir un truc quand je commence… parce qu'avant, j'étais plutôt bordelique," avoue-t-il, sourire en coin.
Fiers de travailler
Pour la fondatrice de l'association, Ludovic est bien plus que son employé. "Ils fait partie de notre vie maintenant, note Zahia Nouri. Et puis c'est tellement beau de le voir de l'autre côté. [Nos employés] sont fiers de porter le gilet de la maraude, de dire [qu'ils ont un travail aujourd'hui]".L'association espère pouvoir renouveler cette expérience d'embauche réussie avec l'ouverture dans les prochains mois d'un nouvel emploi aidé. Un ancien SDF a déjà postulé.
►Voir notre reportage à Reims (Marne)
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