Tentative de suicide à l'arbalète : miracle au CHU de Reims

Des médecins du CHU de Reims viennent de révéler un cas clinique exceptionnel. Un jeune homme a survécu à une tentative de suicide à l'arbalète. Un cas clinique qui a même fait l'objet d'une publication scientifique, révélée par le journaliste Marc Gozlan. 

Médecin de formation et journaliste médico-scientifique, Marc Gozlan a révélé sur son blog 'Réalités Biomédicales'  le cas d'un patient miraculé à la suite d'une tentative de suicide. Un cas clinique exceptionnel et exemplaire que décrivent des cliniciens de l’unité de chirurgie ORL, cervico-faciale et du service de réanimation chirurgicale et traumatologique du CHU de Reims dans un article des European Annals of Otorhinolaryngology, Head and Neck Diseases paru en ligne le 22 janvier 2020.

 

 

Une tentative de suicide à l'arbalète 

A la suite d'une rupture amoureuse, le patient âgé de 28 ans tente de mettre fin à ses jours en se tirant une flèche dans la tête. Il utilise une arbalète de loisir. Le point d’entrée de la flèche est situé au menton, au niveau de la base de la langue. La pointe de la flèche est conique. Contrairement aux flèches des arbalètes de chasse, l'extrémité du projectile n’est pas pourvue d’ailettes. 

La trajectoire de la flèche est étonnante : elle pénètre à la face antérieure du cou, perfore le milieu du front avant de se planter dans le mur contre lequel le jeune homme était assis. Le jeune homme est alors plaqué contre le mur et se trouve comme prisonnier. "Celui-ci, incapable d’ouvrir la bouche et immobilisé contre le mur, reste conscient jusqu’à l’arrivée des secours," écrit Marc Gozlan. "Une situation aussi inconfortable que stressante. " À l’arrivée des secours, la victime ne présente pas de signes neurologiques et ne saigne pas. Sa pression sanguine est normale. Le scanner ne révèle "pas de lésion vasculaire, ni de lésion cérébrale ou nerveuse." 
 

Ouverture de la bouche impossible

L’ouverture de la bouche du patient est mécaniquement impossible. En effet, la flèche qui a transpercé le plancher buccal a provoqué un trismus, "une contraction musculaire involontaire et irréductible," "explique le médecin. Par ailleurs, une trachéotomie ne peut être réalisée car elle implique une anesthésie locale, un geste qui nécessite une totale coopération de la part du patient. Ce qui est évidemment illusoire dans une telle situation de stress et d’angoisse.
 

 

"Le patient, qui respire spontanément, reçoit un sédatif en salle d’opération," décrivent les chirurgiens. Ils sectionnent rapidement les ailerons de la partie inférieure de la flèche et la retirent en la dirigeant vers le bas tandis que le patient reçoit de l’oxygène à haut débit au masque nasal. Après le retrait de la flèche, le patient est immédiatement intubé.

L’exploration de la cavité buccale ne révèle aucun saignement ou hématome, en particulier au niveau de la base de la langue. Les plaies sont suturées. Le jeune homme reste 48 heures en soins intensifs. Il est ensuite transféré dans le service d’oto-rhino-laryngologie, avant d’être admis en psychiatrie 72 heures après son admission.


Pour en savoir plus et mieux comprendre :

- Lire l'intégralité de l'article de Marc Gozlan sur le blog Réalités Biomédicales

- Dubernard X, Dutheil C, Legros V. Attempted suicide with a crossbow. Eur Ann Otorhinolaryngol Head Neck Dis. 2020 Jan 22. pii: S1879-7296(20)30006-5. doi: 10.1016/j.anorl.2020.01.005
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