Entre les drapeaux en berne et le dépôt de nombreux bouquets de fleurs à l'endroit même de la tragédie, c'est toute la population de Joeuf qui a rendu hommage au petit garçon de 7 ans, sauvagement assassiné par 9 coups de couteaux.
Parmi les personnes présentes ce lundi matin lors de cet hommage, les parents, et le beau-père de Luca..
Présent également, le maire de Joeuf, André Corzani : "la douleur est incommensurable", a t-il déclaré sur les lieux de l'agression, après avoir installé un livre de condoléances à l'hôtel de ville.
Dans cette petite ruelle où Lucas jouait souvent avec ses copains de l'immeuble voisin, des dizaines de fleurs ont été déposées et des bougies ont été allumées. Les habitants sont ainsi venus depuis l'annonce de la mort du petit garçon apporter qui une rose, qui un caillou, qui une peluche.
L'agresseur présumé, un homme né en 1985, s'était immédiatement rendu après les faits au commissariat de Briey. Il a été mis en examen à Nancy.
Selon une première expertise, effectuée lors de sa garde à vue, il souffre de troubles psychiatriques qui ont altéré son jugement, mais ne l'ont pas aboli. Il encourt donc la réclusion criminelle à perpétuité. L'avocat de la famille, Me Xavier Iochum, s'est félicité qu'une première expertise ait eu lieu et a assuré qu'il y en aurait autant que nécessaire au cours de la procédure judiciaire.
Le suspect avait "un antécédent judiciaire non marquant" - il avait été condamné en 2013 dans le sud de la France pour des faits de violence - et n'avait "aucun comportement particulier" à Joeuf, a ajouté Me Iochum.
Rappel des faits
Jeudi, vers 16H00, l'homme a "attrapé" Luca, selon un témoin direct de la scène (un voisin de 90 ans), et l'a poignardé "avec un couteau de boucher".
Il a frappé à neuf reprises, selon les parents, au thorax et à l'abdomen. Des sources judiciaires avaient dans un premier temps fait état de 7 coups de couteau.
L'homme "à genoux, donnait des coups de couteau (...) s'acharnait avec le couteau", a précisé le témoin, qui sortait de chez lui lorsque les faits se sont produits.
Lucas a alors été héliporté à l'hôpital de Nancy, où il avait été opéré dans la nuit de jeudi à vendredi. Il était depuis plongé dans le coma,
dans un état grave. Il "est décédé à 18H40 au CHU de Brabois", avait annoncé dans la soirée le procureur de la République de Nancy, Thomas Pison, ajoutant qu'un juge d'instruction avait été saisi. Une autopsie devait être pratiquée mardi.
Très touchée par l'immense marche de soutien organisée ce dimanche 18 octobre à Joeuf (à laquelle quelque 2.000 personnes ont participé), la famille n'a cependant pas souhaité "que les initiatives se multiplient", a indiqué le maire.
Seul un rassemblement silencieux sera organisé sur la place de l'hôtel de ville à 18H00 le jour des obsèques du petit garçon, qui n'a pas encore été déterminé.
Voyez notre reportage sur place ce lundi...