Troisième liquidation judiciaire en 4 ans pour le groupe MoryGlobal, ex Mory Ducros. Une catastrophe pour les 200 salariés travaillant sur la plateforme de Ludres (54), la plus importante du transporteur routier. Un site bloqué par des salariés en colère.
L'administrateur judiciaire de MoryGlobal a demandé mercredi 18 mars 2015 sa mise en liquidation, faute d'offres de reprise satisfaisante, faisant craindre au personnel la perte de plus de 2.000 emplois chez le transporteur routier né en 2014 du difficile sauvetage de Mory Ducros.Un an seulement après avoir été créé sur les cendres de Mory Ducros, au prix de 2.800 licenciements, MoryGlobal est à son tour menacé : l'administrateur chargé de l'entreprise depuis son placement en redressement judiciaire, a annoncé mercredi matin aux membres du comité d'entreprise (CE), son intention d'en demander le placement en liquidation judiciaire au 31 mars.
Il reviendra au tribunal de commerce de Bobigny de mettre ou non la société en liquidation.
Plusieurs offres de reprise ont été déposées, mais "dans la situation de crise profonde de la messagerie en France, aucun acteur du secteur n'a remis d'offre globale recevable pour une reprise de l'activité de MoryGlobal", souligne le propriétaire de MoryGlobal, Arcole Industries.
"Stupeur, les offres sont dérisoires voire ridicules, la meilleure des offres ne préserve que 125 emplois, et le tout avec un PSE (Plan de sauvegarde de l'emploi, ndlr) inexistant", a déploré le syndicat CFDT. MoryGlobal qui emploie 2.200 personnes est né en 2014 du douloureux sauvetage du transporteur Mory Ducros par son actionnaire Arcole industries.
Ludres et d'autres agences en grève
La priorité pour les salariés est désormais "la constitution du PSE, on veut a minima de ce qui s'est fait il y a un an chez Mory Ducros", a souligné Denis Jean-Baptiste, secrétaire du CE.Les élus du CE refusent de tenir une nouvelle séance "en l'absence de représentants de l'Association pour la gestion du régime de garantie des créances des salariés (AGS) et un représentant du ministère du Travail en capacité de signer une garantie sur le montant du PSE".
"Aujourd'hui quelques agences sont en grève et ça va monter en puissance jusqu'à la fin de la semaine", prévoit Denis Jean-Baptiste.
A Ludres (54) où sont employés 200 des 2.000 salariés du groupe, le blocage du site se poursuit : aucune marchandise ne sort actuellement du dépôt.
Le reportage de Jean Baudin et Bruno Courtaux :