Le recul de la consommation d’antibiotiques figure parmi les objectifs des autorités sanitaires françaises. Des médecins du Grand Est se sont réunis à Nancy mardi 19 novembre à l'occasion de la semaine mondiale de l'antibiorésistance.
Des médecins de la région Grand Est sont réunis à l'amphithéâtre du Muséum aquarium de Nancy (Meurthe-et-Moselle) mardi 19 novembre 2024 à l'occasion de la semaine mondiale de l'antibiorésistance.
Un événement pour sensibiliser les professionnels de santé, et les patients, à l'utilisation de ce médicament. En France, une étude de Santé publique France indique que "les prescriptions d’antibiotiques en médecine de ville se sont stabilisées en 2023".
L’objectif du Grand Est est de réduire d’au moins 10 % la consommation d’antibiotiques de ses établissements de santé. "On a une consommation trois fois supérieure au plus petit consommateur européen", selon le Professeur Céline Pulcini, infectiologue au CHRU de Nancy. "Il faut absolument qu’on réussisse à réduire notre consommation pour préserver l’efficacité du médicament. Les antibiotiques ça ne soigne que les infections liées à des bactéries".
J’en prescris nettement moins qu’il y a quelques temps. Les antibiotiques ce n’est pas automatique ça a fini par porter ses fruits.
Docteur Marc Tenenbaum, médecin généraliste
Mais cette année le constat n'est pas si mauvais. La région Grand Est s'améliore "même si l’on est encore loin des cibles fixées", souligne Céline Pulcini. "Trop de consommation ça veut dire aussi forcément moins de résistance aux antibiotiques. Il faut utiliser les antibiotiques avec parcimonie, uniquement quand on en a vraiment besoin, ça permet de préserver leur efficacité".
Repli de la consommation
Mais pendant une consultation, il demeure parfois difficile pour un médecin généraliste de dépister l’origine exacte d’une infection. "J’en prescris nettement moins qu’il y a quelque temps. Les antibiotiques ce n’est pas automatique, ça a fini par porter ses fruits. Depuis le Covid, les gens ont un peu pris conscience que l’antibiothérapie n’était pas une solution", dit le docteur Marc Tenenbaum, médecin généraliste à Nancy. Les généralistes ont diminué leurs prescriptions, "les bactéries ont besoin d’un antibiotique, mais aujourd’hui, on est de plus en plus souvent en contact avec des virus".
Les antibiotiques, bien se soigner, c’est d’abord bien les utiliser.
Santé publique France
Dans son communiqué, Santé publique France précise que "la France demeure le 5ᵉ pays le plus consommateur d’antibiotiques en Europe".
Le nombre de prescriptions reste particulièrement important chez les enfants. Pourtant, les infections hivernales courantes ne justifient pas toujours une prescription d’antibiotiques.
Les familles d’antibiotiques les plus administrées restent l’amoxicilline, l’association de l’amoxicilline et de l’acide clavulanique et les macrolides.