Jean-Claude Maffei a été jugé par le tribunal de Briey mardi 2 juillet. Mis en délibéré, le jugement a été rendu mardi 24 septembre. L'adolescent a été condamné à la même peine. L'élu va faire appel. Pour son avocat, sa qualité de maire n'a absolument pas été prise en compte.
Jean-Claude Maffei, le maire de Giraumont (Meurthe-et-Moselle), a été condamné à 1.000 euros d'amende avec sursis par le tribunal correctionnel de Briey (Meurthe-et-Moselle), mardi 24 septembre 2019. A cette somme s'ajoutent 300 € au titre du préjudice moral qu'il devra verser à l'adolescent qu'il a giflé le 14 juillet 2018.
L'adolescent qui avait reçu la gifle après avoir jeté le téléphone du maire contre un mur a lui aussi été condamné à 1.000 euros d'amende avec sursis et au 300 euros au titre du préjudice moral. Pour son avocat, Etienne Mangeot, le statut de maire de Jean-Claude Maffei "n'a pas été retenue par le juge." Il en veut pour preuve le fait que l'association des maires qui s'était constituée partie civile et réclamait un euro symbolique a été déboutée.
"Ce n'est pas tant la peine, qui reste symbolique, qui ne passe pas. Mais bien le principe de culpabilité ainsi que l'absence de hiérarchie de la peine entre son geste et l'attitude du garçon, explique l'avocat. Tout le monde est à la même enseigne, c'est tout cela qui motive l'appel que nous interjetons."C'est un jugement qu'il a du mal à accepter
- Me Etienne Mangeot, avocat de Jean-Claude Maffei
"Une décision injuste"
Convoqué devant le tribunal le 2 juillet 2019, le maire avait été surpris par les réquisitions à son encontre. Le ministère public avait requis 1.000 euros au titre du préjudice moral dont 500 euros de sursis. Et 1.000 euros au titre du préjudice physique, dont la moitié avec du sursis. Le parquet n'a pas demandé de peine d'inéligibilité."Ce n’est plus possible d'être maire aujourd'hui, dit, exaspéré, Jean-Claude Maffei. Le maire est responsable de tout, et c’est trop difficile. La décision je ne la trouve pas juste car je n’ai pas les moyens d'intervenir. Et je suis quand même responsable de la commune et de ses 1.400 habitants."La décision je ne la trouve pas juste. Je suis complètement déboussolé. Je me pose plein de questions.
- Jean-Claude Maffei, le maire de Giraumont
Le 14 juillet 2018, pendant la fête nationale, le maire de Giraumont avait giflé un jeune adolescent qui perturbait les animations locales de la commune. Devant le tribunal, il a raconté, avec ses mots, à la barre, cette soirée de fête nationale: "je suis passé vers 21 heures dans les tribunes pour aller éteindre la lumière et j'ai reçu une bouteille sur le coin de la tête", explique Jean-Claude Maffei. Les jeunes qui était là jetaient des pétards sur les gens de la commune. Donc à ce moment-là mon rôle était de monter et de leur dire de se calmer. C'est ce que j'ai fait."
Et il ajoute : "j'ai demandé un peu de respect et j’ai dit 'je vais appeler la police'. Un adolescent a pris mon téléphone et l'a jeté contre un mur, en voulant me frapper. J'ai alors répondu. Et j’ai mis une gifle. C'est quand même très traumatisant pour moi."
Etienne Mangeot poursuit: "aussi, je demande une dispense de peine, car, à mon avis, c’est surtout la fonction de maire qui est aujourd’hui montrée comme circonstance aggravante devant le tribunal. Jean-Claude Maffei a agi en protection de sa population. C’est quand même un élu mandaté par ses habitants."Les faits reprochés à monsieur le maire se sont déroulés dans un contexte de légitime défense
- Etienne Mangeot, avocat du maire de Giraumont.
Ce 2 juillet, pour les mêmes faits, le jeune adolescent avait également été jugé. Le parquet a réclamé les mêmes condamnations. Le jugement, pour les deux prévenus, devait être rendu le mardi 10 septembre, avant d'être repoussé. Dans cette affaire, le maire de Giraumont, est soutenu par les élus de la communauté de communes Orne-Lorraine-Confluence. Ils avaient adopté une motion en ce sens le mardi 25 juin 2019.