Le chauffage au bois est responsable de l'émission de nombreuses particules fines dans l'atmosphère. En adoptant de bons gestes à l'allumage, avec du matériel récent et un bois sec, il est néanmoins possible de la limiter, mode d'emploi.
Le chauffage au bois est la première énergie renouvelable de France certes, se chauffer au bois est en partie écologique et économique en période de crise, certes, mais le chauffage au bois est aussi source de pollution. Dans le Grand Nancy par exemple, la pollution aux particules fines émise par le chauffage au bois des particuliers est plus importante que pour le transport et l'industrie. Cette pollution étant loin d'être négligeable et en partie cancérigène à cause des HAP et du benzène que l'on peut trouver dans ces microparticules, il est important d'adopter les bons gestes.
Un allumage par le haut
Après un rapide sondage, force est de constater que ceux qui se chauffent au bois, ont plutôt tendance à allumer leur feu par le bas, selon la méthode traditionnelle. Pourtant, les professionnels et les spécialistes de la qualité de l'air le savent, l'allumage par le haut permet de réduire la pollution liée à la combustion et d'améliorer les performances énergétiques de votre appareil.
Comment ça marche ?
De nombreux tutoriels sont en ligne pour vous expliquer l'allumage par le haut. Rien de bien sorcier, il suffit de réaliser un quadrillage de plusieurs étages en commençant par poser des bûches moyennes, puis des bûches plus petites et de placer l'allume-feu au milieu du petit bois sur le dessus.
La vidéo de l'Alec de Grenoble explique bien cette technique :
Il faut assez d'étages pour que le feu prenne bien mais il ne faut pas non plus surcharger le foyer et les bûches doivent être un peu espacées. Cette méthode dite inversée ou nordique, permet de brûler directement les fumées polluantes, elle est aussi plus économe en bois que l'allumage traditionnel. Il faut néanmoins bien gérer les arrivées d'air et le tirage pour que le feu ne s'étouffe pas.
Du bois sec
Cela semble une évidence, mais utiliser du bois bien sec a une incidence sur la combustion et la qualité du feu. Si le bois est humide, l'énergie contenue dans la bûche va servir à évacuer l'eau au lieu de chauffer.
C'est pour cela que le taux d'humidité des bûches doit être inférieur à 20 % pour être brûlé, 10 % pour les pellets. Sur la facture de votre vendeur de bois devrait même apparaître ce taux d'humidité afin de savoir s'il est prêt à l'emploi ou s'il nécessite un temps de séchage supplémentaire. À savoir aussi, à réception, le particulier devrait stocker son bois six mois avant de l'utiliser.
Le stockage est d'ailleurs lui aussi important, le bois doit être impérativement stocké à l'abri de l'humidité et il faut proscrire la bâche en plastique qui favorise la condensation. Les stocks de granulés sont particulièrement sensibles à l'humidité.
Les bois de feuillus durs, hormis le châtaignier, sont de très bons combustibles mais pour l'allumage vous pouvez privilégier le bois de feuillu tendre : bouleau, peuplier. Ne mettez pas de coupes d'arbustes de votre jardin dans votre appareil de chauffage qui va s'encrasser et provoquer des fumées. Exit également les bois souillés, peints ou vernis et les bois vermoulus. Pour une meilleure combustion, une bûche devrait contenir le moins d'écorce possible. Un feu qui brûle bien doit occasionner peu de fumées de cheminée.
Un appareil récent
Pour limiter la pollution, il est indispensable de proscrire les cheminées à foyer ouvert et d'opter pour du matériel récent qui limitera les émissions de particules fines et optimisera la performance énergétique de l'appareil. Un ancien appareil émet dix fois plus de polluants qu'un appareil récent.
Les modèles récents respectent les normes en vigueur, mais pour plus de garantie, vous pouvez opter pour le label Flamme verte. Pour changer votre ancien appareil de chauffage au bois, des aides existent avec MaPrimeRenov'. À partir de janvier 2024, le Grand Nancy met en place la prime air bois qui permettra d'obtenir entre 1.500 et 2.500 euros d'aides.
Même récent, votre appareil mérite d'être entretenu pour rester en état le plus longtemps possible. En dehors de l'entretien annuel, le ramonage est obligatoire au moins une fois par an. 1 mm de suie dans le conduit de fumée représente 10% de consommation de bois en plus.