27 avril 2023: depuis 3 ans, le peintre Clair Arthur a pris l'habitude de coller chaque mois une œuvre sauvage dans la rue du quartier Saint-Nicolas à Nancy. Une histoire de rencontres avec les passants.
"Je ne suis pas street artiste, je suis colleur d'affiche dans la rue", ironise Clair Arthur.
Le peintre et metteur en scène bien connu des Vosgiens a rencontré la rue et ses passants pendant le confinement. Depuis, il a gardé ce rituel de peindre une œuvre chaque mois et d'aller la coller au même endroit, sur un mur proche de son atelier, rue du docteur Schmitt à Nancy.
Lui qui est plutôt habitué aux expositions de toiles monumentales travaille une journée à chaque fois pour cette œuvre éphémère en papier.
"La première motivation, Ça a été le Covid. Il fallait que je retrouve un espace de dialogue avec les gens", explique-t-il.
Des rencontres
Pendant qu'il colle, les passants s'arrêtent. L'occasion d'engager la discussion aussi bien avec un acteur nancéien connu qu'avec un SDF, qui, bouteille à la main, disserte sur les goûts et les couleurs.
"Franchir le pas d'aller dans une galerie ou un musée ce n'est pas évident.", raconte-t-il.
"Plein de personnes viennent me voir. C'est très touchant. Un jour où je n'avais plus de voix, une dame est allée me chercher de la tisane. Elle m'a dit: c'est un échange. Vous nous donnez des dessins, moi, je vous donne de la tisane."
Images d'Epinal
Dans toutes les œuvres de Clair Arthur, les couleurs explosent. Des toiles parfois faussement gaies qui portent des messages sur la paix ou l'écologie.
"C'est un peu comme une image d'Epinal finalement, Il faut que le message soit compréhensible au premier regard et qu'il parle à tout le monde, aussi bien aux gamins qu'aux personnes âgées."
Clair Arthur expose des grands formats à partir du 6 mai dans les Jardins de la Chapelle Saint-Roch de Saint-Dié-des-Vosges.
Un livre sur son travail, raconté par Jean-Louis Antoine, vient de paraître aux Editions Gérard Louis.