Une vingtaine de soignants nancéiens s’apprête à s’envoler ce mardi 10 août pour les Antilles pour porter main forte aux hôpitaux de l’archipel. La Guadeloupe et la Martinique font face à un rebond de l’épidémie de Covid-19.
Il est 8 heures du matin, mardi 10 août, en gare de Nancy. Vingt soignants de différentes spécialités du CHRU de Nancy et deux professionnels du centre psychiatrique nancéien s'apprêtent à prendre le train, direction Paris, pour s’envoler vers les Antilles. Loin d’être un voyage à des fins de loisirs, le but est de proposer un renfort sanitaire en Martinique et en Guadeloupe où la situation sanitaire est alarmante.
Tous sont volontaires
Ils sont infirmiers, infirmiers anesthésistes, aides-soignants, manipulateurs de radiologie ou encore internes de réanimation. La moitié d’entre eux était en congés et tous se sont portés volontaires. “En Meurthe-et-Moselle le nombre de cas Covid augmente, nous sommes à flux tendu, c’est donc un numéro d'équilibriste entre les Antilles et la métropole. Toutes les équipes sont très mobilisées malgré la période du mois d'août et la fatigue accumulée depuis 18 mois”, explique Bernard Dupont, le directeur général du CHRU de Nancy.
Durant la première vague de l’épidémie de Covid-19, au printemps 2020, la Lorraine avait reçu le renfort de collègues aquitains. “On a envie d’aller aider, c'est enrichissant et important d’y aller, malgré la fatigue. C’est un peu donnant donnant, on a reçu nous aussi du renfort quand nous étions en situation de tension”, confie une soignante, déjà partie prêter main forte en Guyane l’an passé.
C’est un peu donnant donnant, on a reçu nous aussi du renfort quand nous étions en situation de tension.
Mais le renfort aux Antilles ne se fera pas au détriment des patients Nancéiens: “Il y a encore des volontaires, mais nous ne ferons partir de deuxième équipe que si nous sommes en mesure à Nancy d’assurer une prise en charge convenable”, précise le directeur général du CHRU de Nancy.
Une situation alarmante dans les Antilles
Dimanche 8 août, le ministre de la Santé Olivier Véran s’adressait aux soignants à travers un message vidéo: “Je fais appel à la solidarité nationale et aux soignants de métropole pour venir en aide aux hôpitaux ultra-marins". Au total, 240 personnels de santé et 70 pompiers s’envolent mardi 10 août pour lutter contre la recrudescence de l’épidémie de coronavirus. “L'arrêté de réquisition nous est parvenu hier soir (...) et la liste officielle a été adressée directement aux intéressés par l’ARS, pour qu’il puissent se préparer au plus vite. On a commencé à les solliciter samedi, on a eu les principales réponses en quelques heures et dans la journée d’hier”, se félicite le directeur général du CHRU de Nancy.
Face à la situation sanitaire en Martinique et en Guadeloupe, j’en appelle à la solidarité nationale pour venir en soutien aux équipes médicales sur place.
— Olivier Véran (@olivierveran) August 8, 2021
➡️ Si vous êtes volontaire : prenez sans délai l’attache de votre établissement ou de votre ARS. pic.twitter.com/Tz2hqxQytp
La description de la situation sur place ressemble beaucoup à ce que nous avons pu connaître à Mulhouse en début d’année 2020.
“J’ai eu deux de mes collègues de Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) et Fort-de-France (Martinique) au téléphone, que je connais bien et qui sont réputés pour leur sérieux. La description de la situation sur place ressemble beaucoup à ce que nous avons pu connaître à Mulhouse en début d’année 2020. Il s’agit d’une situation de saturation et d’arrivée massive de patients Covid, qui nécessite des soins un peu particuliers et c’est l’intérêt d’avoir des soignants qui ont déjà connu ça pour aider nos collègues antillais qui font face mais qui sont aujourd’hui débordés”, précise Bernard Dupont, le directeur général du CHRU de Nancy.
Suite à l’apparition de nouvelles formes de Covid-19, les patients en réanimation sont de plus en plus jeunes. La situation aux Antilles s’explique en partie par le très faible taux de vaccination sur place, estimé à 18 à 20% de la population.