La communauté ukrainienne de Nancy s’est retrouvée place Stanislas vendredi 24 février 2023, un an jour pour jour après le début de l’invasion russe. Revêtus du drapeau jaune et bleu, les réfugiés et leurs soutiens ont boudé le rassemblement officiel pour se recueillir entre eux.
Ils ont sagement laissé partir les représentants des associations pacifistes et des organisations qui avaient appelé à un rassemblement pour la paix à 18 heures. Au pied de Stanislas, drapé pour l’occasion aux couleurs de l’Ukraine, ils ont déployé leurs drapeaux et se sont réunis devant la mairie de Nancy. Hors de question de laisser parler les autres à leur place. La centaine d’Ukrainiens présents a voulu porter directement sa parole à la population et aux autorités de la ville.
/regions/2023/02/25/63f9cb4e0c365_un-an.jpg)
Quelques heures plus tôt, vendredi 24 février 2023, la tension était palpable entre les représentants de la communauté et les associations nancéiennes qui avaient appelé à se rassembler. Le Mouvement de l’Objection de Conscience (MOC-Nancy) avait déposé le premier en Préfecture une demande de manifestation, prenant de court la communauté, qui ne souhaitait pas être associée à elle, ni à la plupart des autres organisations qui appelaient à manifester.
/regions/2023/02/25/63f9ca4c4ed75_un-an-3.jpg)
Divergences de vues
Dans un communiqué de presse, la communauté des Ukrainiens du Grand Nancy évoquait le fait "que les Ukrainiens s'opposent catégoriquement à la tenue d'une manifestation du Mouvement de l'Objection de Conscience MOC-Nancy. Les Ukrainiens ne soutiennent pas les opinions qui seront exprimées. Ces vues ne visent pas à fournir des armes à l'Ukraine. Mais le chemin sans armes était il y a 9 ans, lorsque les troupes russes ont occupé la Crimée sans résistance. Cela n'a conduit à rien de bon, seulement à l'escalade du conflit de la part de la Russie. Actuellement, même les dirigeants mondiaux le comprennent clairement et c'est pourquoi ils fournissent plus d'armes à l'Ukraine. Le mot d'ordre ne devrait plus porter sur la non-fourniture d'armes, mais sur un cessez-le-feu de la Russie et le retour de ses territoires à l'Ukraine".
Dans un premier temps, les Ukrainiens du Grand Nancy avaient appelé à boycotter le rassemblement, et appelé à un autre rendez-vous vendredi 4 mars 2023. Des discussions avec la mairie de Nancy ont abouti à trouver une alternative : le collectif de 25 associations s’est réuni à 18 heures, et les Ukrainiens sont arrivés sagement vers 19 heures. Le maire de la ville, Mathieu Klein, a prononcé un discours à ce moment-là, traduit en direct.
/regions/2023/02/25/63f9caacdc0ae_un-an-7.jpg)
/regions/2023/02/25/63f9caf593930_un-an-12.jpg)
/regions/2023/02/25/63f9c9fb91a7c_un-an-8.jpg)
/regions/2023/02/25/63f9cb97be0cb_unan-13.jpg)
Daria Sergiienko a elle aussi pris la parole au nom de ses compatriotes. La Marseillaise a été chantée par les Ukrainiens, suivi de l’hymne national de leur pays. La communauté étudiante, qui s’est fortement mobilisée pour l’accueil des réfugiés, s’est retrouvée également pour un thé. Veronika de Dnipro, Anna de Marioupol, Margarita de Kharkiv, Maksym de Kiev se sont embrassés après les hymnes. Slava Ukraini !
