Guerre en Ukraine : pourquoi l’apprentissage du français est la priorité numéro 1 des réfugiés

L’arrivée de plus d’un millier de réfugiés ukrainiens depuis le début de la guerre dans le département de Meurthe-et-Moselle oblige les structures qui dispensent habituellement des cours de français langue étrangère à renforcer leur dispositif. Exemples à Villers-les-Nancy et à Neuves-Maisons, près de Nancy.

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"On fait toujours face". Jocelyne Dias, la secrétaire générale du Secours Populaire de Neuves-Maisons, ville ouvrière à quinze kilomètres au sud de Nancy, sourit quand on lui demande si les bénévoles sont en nombre suffisant pour s’occuper des réfugiés ukrainiens : "nous avons deux créneaux d’apprentissage du français, le lundi et le mardi de 14h à 15h30, et nous réfléchissons à en créer un troisième, grâce à l’arrivée d’une troisième professeure bénévole".

On essaye de répondre à toutes les demandes, que ce soit pour l’aide alimentaire, le logement, ou les démarches administratives

Annick Grand, présidente de l’Association des Relations Internationales de Villers-les-Nancy

A cause du Covid, le Secours Populaire n’a pu reprendre ses cours de français langue étrangère (FLE) qu’après les vacances scolaires de février 2022. Ils sont dispensés à tous ceux qui le souhaitent, peu importe le niveau, sans inscription préalable. "Nous avons entre dix et quinze personnes à chaque fois, dont une demi-douzaine d’Ukrainiens, des femmes pour la plupart" explique la bénévole, "nous ne faisons pas du Molière, notre apprentissage est basé sur la pratique : comment se débrouiller dans un magasin, se déplacer ou entreprendre des démarches administratives".

La section locale du Secours Populaire, qui soutient plusieurs dizaines de réfugiés ukrainiens, peut compter sur l’aide précieuse d’une Ukrainienne originaire du Donbass, arrivée en 2019. Elle avait fui la guerre entre les séparatistes et l’armée régulière. Elle s’est naturellement mise au service de ses compatriotes qui fuient aujourd’hui le pays, grâce à sa parfaite maitrise du russe, de l’ukrainien et du français : "elle nous aide beaucoup, c’est elle qui est le premier contact des réfugiés" estime la responsable.

Une démarche d'accueil globale

Point commun à toutes les associations qui se sont mobilisées depuis le début de l’invasion : elles tentent de mettre en place une démarche globale. "On essaye de répondre à toutes les demandes, que ce soit pour l’aide alimentaire, le logement, ou les démarches administratives" détaille Annick Grand, présidente de l’Association des Relations Internationales de Villers-les-Nancy (ARIV), "hier j’ai accompagné une maman à la préfecture puis à la caisse d’allocations familiales".

L’association organise un accueil spécifique pour les réfugiés à la MJC Jean Savine les dimanches après-midi. Des activités culturelles et ludiques sont proposées, ainsi que des cours par Natalya Gontcharova, professeur d’université originaire de Crimée : "j’ai surtout des débutants, la plupart de ceux qui arrivent ne parlent pas du tout français". ARIV propose deux autres créneaux depuis l’arrivée de réfugiés dans la commune, le mardi soir et le jeudi soir de 18h à 20, au même endroit.

L’association cherche également "deux groupes électrogènes, des médicaments contre la fièvre, la diarrhée, les entorses, et du matériel de perfusion" pour l’hôpital de Jytomyr (sud-ouest de Kiev), avec lequel elle est en lien : "on veut faire de l’aide directe, ils nous envoient leurs listes et on fait en sorte de leur faire parvenir ce dont ils ont besoin". Soutenue par la municipalité et forte d’une quarantaine de bénévoles elle est active depuis une dizaine d’années, notamment auprès des étudiants étrangers.

Actuellement, une douzaine de structures s'activent dans le Grand Nancy pour venir en aide aux Ukrainiens, les initiatives sont trop nombreuses pour être listées. "La mise en place du guichet unique à la Préfecture de Meurthe-et-Moselle facilite grandement les choses, mais heureusement que nous sommes là au quotidien pour relayer les démarches, d’autant que des réfugiés continuent à arriver tous les jours" explique Annick Grand.

Le secrétaire général de la Préfecture, Julien Le Goff, estime que le département devrait accueillir au total 2000 réfugiés ukrainiens. Un millier est déjà présent, donc 363 enfants, et une majorité de femmes.

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