Le Projet artistique 102, comme les 102 enfants victimes d'accidents de la route en 2019, une expo choc à Nancy.

A la fois dure et pleine d'espoir, l'exposition du Projet 102 est à découvrir à l'Institut de Rééducation et de Réadaptation Louis Pierquin de Nancy. Des témoignages et des œuvres pour interpeller les usagers de la route et donner de la force aux patients de l'IRR, à voir jusqu'au 28 octobre.

C'est une exposition qui ne vous laissera pas indemne. Couplés à des œuvres d'arts, les mots de victimes d'accidents de la route, rescapés ou proches de ceux qui ont laissé leur vie, vont sûrement résonner en vous durablement.

Je comprends tout de suite que ma vie d'avant est terminée et que je ne serai plus jamais la même, c'est fini.

Pauline Déroulède, victime d'un accident de la route

Comme ceux de Pauline, la marraine du Projet 102 :

"C'est en train de m'arriver à moi. Je suis seule, étalée par terre, et quand je baisse les yeux, je vois ma jambe qui n'est plus là. Je n'ai pas mal, je ne respire plus vraiment, je suis en apnée mais je comprends tout de suite : ma jambe été arrachée. Je comprends tout de suite que ma vie d'avant est terminée et que je ne serai plus jamais la même, c'est fini. Ce film que j'aimerais tant rembobiner".

Un témoignage bouleversant illustrée par la une photographie de Pénélope Caillet, intitulée "Shine your light for the word to see". 

A l'Institut de Rééducation et de Réadaptation Louis Pierquin de Nancy, on passe d'une histoire terrible à une œuvre en miroir. 102 témoignages au total, comme les 102 enfants victimes d'accident de la route en 2019. Ils étaient encore 101 en 2021 sur 3219 décès. Un projet qui s'inspire du projet 57, comme les 57 décès sur les route de Guadeloupe en 2016. A l'IRR, 6% des 3729 patients sont des accidentés de la route et 14% des journées sont dédiées aux accidentés de la route.

L'art pour transcender la douleur 

Nous ne cherchons pas à faire concurrence aux campagne de sécurité routière mais à sensibiliser à travers l'art

Vanessa Haddar, coordinatrice du Projet 102

A l'origine du projet 102 l'association Vict'w Art qui alerte à sa façon sur les dangers de la route : "Il fallait s'attaquer aux causes de ces accidents pour que les automobilistes prennent leurs responsabilités avec le téléphone, l'alcool, la vitesse, l'inattention. On sait qu'en 1/4 de seconde, des vies peuvent basculer " insiste Vanessa Haddar, la coordinatrice du projet 102. "Nous ne cherchons pas à faire concurrence aux campagne de sécurité routière mais à sensibiliser à travers l'art. Pour la première exposition du projet 102 à Paris aux Blancs Manteaux, les œuvres réelles ont été exposées. Pour l'itinérance, il s'agit d'œuvres reproduites". L'exposition visible à l'IRR jusqu'au 28 octobre poursuivra son parcours en France jusqu'en 2024.

Il s'agit de la première exposition nationale et itinérante de l'association. Les œuvres sont aussi diverses que les témoignages : street art, photo, peinture, sculpture. En face les témoignages de victimes d’accidents de la route, de familles mais aussi de soignants, de services de secours, d'associations, et même d''élus comme Valérie Pécresse, la présidente de la région île de France ou Gérald Darmanin, l'actuel ministre de l'intérieur. Etonnant ? Pas vraiment pour Vanessa Haddar. Eux aussi ont aussi une responsabilité pour agir contre ce fléau des accidents. Ils ont le pouvoir de légiférer sur des dossiers sensibles et actuels comme celui des trottinettes électrique et de leur utilisation sauvage.

Malgré son caractère douloureux le projet 102 peut donner du courage aux patients qui viennent en rééducation après un accident de la route.

Vanessa Haddar, coordinatrice du projet 102

Le lieu de l'exposition, l'Institut de Rééducation et de Réadaptation Louis Pierquin de Nancy n'est évidemment pas le fruit du hasard. "Malgré son caractère douloureux, cette exposition peut donner du courage aux patients qui viennent à l'IRR en rééducation après un accident de la route. Ils n'en sont pas forcément au stade de reconstruction de certaines personnes qui témoignent mais ça peut les aider à avancer" justifie Vanessa Haddar. 

Une exposition pleine d'espoir, tout comme la conclusion du texte de Pauline Dérouléde :

"Quelques heures plus tard en salle de réveil, ma famille est là, Typhaine aussi. Je vois leurs regards inquiets. Ils ont besoin d'être rassurés, je souris, car je suis en vie et leur dis "Ne vous inquiétez pas, je vais faire les Jeux Paralympiques".

Aujourd'hui Pauline est championne de France de tennis fauteuil et espoir des Jeux Paralympiques de Paris 2024.

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