Ils ont vu leur vie basculer du jour au lendemain. A 14, 15 et 16 ans, ces adolescents sont devenus handicapés à la suite d’un grave accident ou d’une maladie. Dans le centre de médecine physique et de réadaptation de Flavigny, en Meurthe-et-Moselle, ils entament leur parcours de soin et tentent de se construire une nouvelle vie.
Ils s’appellent Lucas, Havila et Clara. Ces adolescents ont vu leur quotidien bouleversé à la suite d’un grave accident ou d’une maladie. Entourés par l’équipe soignante du centre de médecine physique et de réadaptation de Flavigny, ils se battent pour surmonter les épreuves de la vie avec beaucoup de courage et de résilience. Pendant plusieurs mois, la réalisatrice Victoire Panouillet les a suivis sur le long chemin de la reconstruction.
Voici trois bonnes raisons de regarder le documentaire plein d’espoir de Victoire Panouillet, "Grandir malgré tout", en replay ci-dessus.
1. Pour comprendre que la vie peut basculer à tout moment.
"C’était un barbecue, les flammes se sont projetées d’un coup alors que j’étais quand même assez loin. C’était assez impressionnant," raconte Havila, 14 ans, imperturbable. Ce grand brûlé doit désormais se déplacer en fauteuil roulant et porter une longue combinaison noire, un vêtement de contention. Il rappelle avec un sourire que "Pogba en porte un sur le bras gauche. Lui, c’est pour apaiser les douleurs et pour prévenir d’une déchirure musculaire." Pour Havila, son vêtement lui permet d’éviter les inflammations et le protège des rayons du soleil.
Je vois tous mes amis qui font leur année de première, ils s’amusent et moi, je suis là. Ma vie, elle s’est juste arrêtée.
Lucas, 16 ans
Lucas, 16 ans, est lui devenu tétraplégique à la suite d’un plongeon dans une piscine de vacances. Piscine et barbecue, des moments de plaisirs devenus source de malheur. Il bataille désormais avec son fauteuil roulant pour une récupération incertaine. Il se rend compte que "tout est en pause chez [lui], mais que le temps défile ailleurs." "Je vois tous mes amis qui font leur année de première, ils s’amusent et moi, je suis là. Ma vie, elle s’est juste arrêtée," ajoute-t-il amèrement.
2. Pour ces adolescents déterminés à aller mieux
Clara a 15 ans. Atteinte d’une forme très rare de tumeur au cerveau, elle perd la mémoire, mais pas sa plume aiguisée. Elle écrit de formidables poèmes intimes qui "[l]’aident à extérioriser." Dans ses écrits, elle aborde notamment la danse, un sport qu’elle pratique au centre : "Un peu pour chanter et me libérer, un peu pour danser et me défouler, plaisir d’écrire et d’en écouter, oublier un instant les problèmes du présent." Une adolescente avec des passions comme les autres malgré les épreuves de la vie qui la font grandir plus vite.
Entre fêtes d’anniversaires, soirées films, repas de Noël, sorties à la fête foraine et parties de fléchettes ou de Wii, les jeunes se créent des souvenirs dans un semblant de vie "normale". Ensemble, ils se soutiennent et partagent leurs joies ainsi que leurs doutes et leurs peines. Avec sa joie communicative, Havila est un véritable soutien pour ses camarades. "J’ai un bon moral, je trouve, même si l’accident est dur. Mais je l’ai bien vécu, j’en fais pas un traumatisme," raconte-t-il extrêmement résilient.
Il n’abandonne pas non plus ses rêves. Car "depuis qu’[il a] 7 ans, [il] veut devenir médecin." Au centre, il continue ses études à distance. Même si cela se révèle plus difficile que d’aller en cours, il essaye de comprendre ce que ses camarades ont fait. Rattraper ses cours prend du temps, mais ce n'est pas infaisable. "Je ne suis pas encore à jour sur tous les cours, mais quand je les aurai rattrapés, je n'aurai plus d'autres problèmes," explique-t-il, confiant.
3. Pour garder espoir
Après quatre mois passés au centre, il est l’heure pour Havila de partir. Il peut désormais marcher sans problème. Mais il n’oublie pas son ami Lucas. "Je culpabilise un peu parce que je me dis que je vais devoir laisser Lucas seul et pour lui, je sais que son moral n’est pas au mieux. Même si je suis quand même content de partir, il y a une partie de moi qui me dit de rester avec lui, pour qu’il ne perde pas la foi ni le moral," explique-t-il soucieux.
De son côté, Lucas ne perd pas espoir de remarcher un jour malgré des moments plus difficiles. Au fur et à mesure des mois, grâce à son énergie extraordinaire et à l’implication sans faille des soignants, les progrès se font sentir. Couper un oignon ou faire les courses seul, des actes du quotidien qui sont de grandes victoires pour lui.
Après six mois au centre, il arrive désormais à bouger ses pieds. "Commencer à remarcher, c’est incroyable," raconte-t-il, ému. Il dresse un bilan très encourageant de ces 6 mois passés au centre. "Lucas, le 4 septembre, […] il se sentait un peu tout seul, apeuré, beaucoup. Et maintenant, tout est parti. J’ai ma copine que j’aime, qui est un énorme soutien pour moi et surtout, j’ai une possibilité d’avenir pour plus tard," déclare-t-il reconnaissant.
"Grandir malgré tout", un documentaire à voir en intégralité ici.