Elle aurait pu être cardio, chirurgien, ou pourquoi pas oto-rhino comme papa... Hélène Rossinot a choisi d'être médecin de santé publique. À 29 ans, la fille d'André publie "Aidants, ces invisibles", un livre sur ces 11 millions de personnes qui chaque jour prennent soin de leurs proches.
Elle aurait du mal à renier ses origines. Et de toutes façons, elle n'en aurait pas envie... Hélène Rossinot est bien la fille de son papa. Et pas seulement parce qu'elle a hérité de la même bouille joviale. Aussi, parce que, comme André Rossinot, elle a la chose publique chevillée au corps.
Comme son maire de père, Hélène Rossinot a baigné dans la politique... par la force des choses. "Pas par lui directement. Mais le fait depuis toute petite, de pouvoir le suivre, de vivre à ses côtés, de voir comment était organisée une ville, de pouvoir comprendre l'importance de la fonction de ministre".
Fille d'André Rossinot
Alors quand il s'est agi de choisir une filière médicale, c'est la santé publique et la médecine sociale qui se sont imposées "parce que ça permet d'être utile très concrètement au niveau de la société. La santé publique était parfaite. On est formé en tant que médecin. Mais on fait aussi de l'économie, du droit, de la santé-environnement, de l'international... C'est une grande ouverture ! La santé publique est une spécialité très politique ".Un choix qui semble dès lors un tantinet atavique mais qu'elle assume parfaitement : "C'est une passion familiale... pour le fait de faire changer les choses ! De faire avancer de manière concrète les projets qui nous tiennent à coeur. Il y a beaucoup de gens que la politique n'intéresse plus... Au sens noble du terme, je trouve ça absolument fascinant !".
Aider les aidants
Ce qui lui tient aujourd'hui à coeur, ce sont "Les aidants, ces invisibles". Un livre consacré aux 11 millions de français qui chaque jour prennent soin de leurs proches et qui parfois en souffrent. L'ouvrage est issu de sa thèse de doctorat. La jeune médecin en a tiré un livre sensible pour le grand public car c'est avant tout "un sujet très humain"."Émue", "indignée", et même "horrifiée" par certaines situations, Hélène Rossinot a choisi de livrer ces témoignages, ces histoires de vie comme celle de ce couple qui finira en burn out, sans enfant, après avoir accueilli à la maison la mère de la jeune femme. Ou cette ado de 18 ans qui élèvera seule sa petite soeur de 12 ans tout en prenant soin de sa maman gravement malade du cancer.
De ces rencontres, elle a tiré une réflexion éthique sur la relation avec les patients. Et comme elle est médecin de santé publique, elle n'oublie pas d'avancer des solutions pour accompagner le parcours des aidants. "On peut changer la façon dont on prend en charge ces aidants. Aujourd'hui, ça n'existe pas ! Il n'y a pas de prise en charge de la sécu. Il faudrait agir en amont ! Et il n'y a pas besoin de réinventer la poudre ! Il y a des choses très bien qui se font à l'étranger. Mais en France, on n'est pas très bon pour regarder ce qui se fait ailleurs..."
Hélène Rossinot continue de travailler pour aider ces aidants invisibles... Elle s'est installé à Paris et a fondé sa propre entreprise pour apporter son expertise aux entreprises et aux institutions. Et quand on demande à celle qui marcha un temps sur les traces de son père en se présentant aux législatives 2017, si la politique c'est terminé ? "Ce n'est jamais une histoire terminée... Mais c'est vraiment pas pour maintenant ! Dans quelques années peut-être...". Tel père...
"Aidants, ces invisibles" est paru aux éditions de l'Observatoire. 30% des bénéfices du livre seront reversés à l'association "Je t'aide" et à l'association "JADE", jeunes aidants ensemble.