Fondateur du blog "Patrimoine de Lorraine", qui a déjà reçu près de deux millions de visites, Olivier Petit vient de procéder à la troisième impression de son livre très fouillé sur Ludres pendant la Première Guerre Mondiale. Un récit passionnant sur le quotidien des arrières-fronts.
En décembre 2020, Olivier Petit publiait à compte d’auteur "Un village lorrain dans la Grande Guerre". Face au succès rencontré, une troisième édition a été nécessaire début mars 2021, avec de nouveaux documents : témoignages, photos et cartes postales. Il y a désormais plus de trois cents illustrations en noir et blanc, sépia et couleurs, dont la photo de couverture où se trouve la famille du Ludréen Jean-Claude Simon.
"Mon grand-père a servi dans l’artillerie avec des canons de 75 qui étaient basés pas très loin du Léomont", raconte Jean-Claude Simon. "Et il arrosait pour défendre la colline, pendant que mon grand-oncle y grimpait pour essayer de déloger les Allemands."
Les péripéties parfois mortelles des soldats de la Grande Guerre font partie des récits illustrés du livre d’Olivier Petit. Cet ouvrage, qui aborde, sous un aspect quasiment nouveau, la Grande Guerre à travers le quotidien d'un village, de ses habitants, de ses soldats, des troupes de passage et en cantonnement, évoque aussi les événements locaux, nationaux et internationaux. En prenant l'exemple de Ludres, le lecteur identifie facilement ce que sa famille a subi car tous les villages situés en arrière du front ont vécu la même chose : départ des mobilisés, arrivées des troupes pour cantonner sur place, réquisitions militaires, dégâts occasionnés...
"Pour moi Ludres est un reflet des villages lorrains, mais aussi français, qui se trouvaient à l’arrière du front", explique l’auteur. "C’est un point stratégique proche de Nancy, avec sa gare, les mines et le dépôts de munitions."
L'édition d'"Un village lorrain dans la Grande Guerre" a nécessité près de cinq années de recherches et de longues fouilles dans les archives.
Extrait du livre "Un village lorrain dans la Grande Guerre"
Face à l’arrivée du 359e R.I., le 28 février 1916, des familles ludréennes (Adenot, Berry, Bourquin, Blumenfeld, Caquel, Chanot, Cuirin, Dugrain, Déthorey, Dauphin, Didion, Dauphin, Fröelicher, Gauzelin, Giovanella, Godot, Godefroy, Hardy, Kiffer, Louis, Launay, Lintingre, Mentré, Moitrot, Micheland, Marge, Maige, Mathieu, Marchal, Masson, Notin, Panigot, Picard, Paysant, Ladenburger, Rouzet, Romenville, Thiriet, Toret et Vinot), le baron de Landre, la comtesse de Ludre, la Société des Mines du Nord-Est et l’Hospice Sainte-Thérèse sont mis à contribution pour loger les officiers et sous-officiers et permettre le cantonnement des soldats jusqu’au 3 mars 1916.
En guise de dédommagement, l’ensemble des hôtes recevront, le 23 juin suivant, la somme de 411,50 frs, à se partager en fonction du nombre de combattants accueillis.