Le restaurant lunévillois Les Bosquets n’ouvrira pas le 1er février. Suivant un mouvement lancé sur les réseaux sociaux par d'autres restaurateurs, la patronne, Mathilde Schlauder, a fait marche arrière devant une mise en garde du sous-préfet.
Mathilde Schlauder est aujourd'hui dans sa cuisine, mais son restaurant Les Bosquets à Lunéville est fermé. Seules quelques commandes à emporter rythment son quotidien. Pourtant, cette femme de vingt-sept ans avait un projet : ouvrir son établissement le 1er février, défier les autorités pour signifier son besoin de travailler. Mais Mathilde a dû abandonner devant la menace du sous-préfet d’une amende de trente mille euros et d'une fermeture administrative de six mois. Impossible pour la jeune restauratrice de risquer ces sanctions.
Je ne demande qu'à travailler.
Mathilde Schlauder veut protéger son travail. Elle ne comprend pas pourquoi les pouvoirs publics sont convaincus que le virus se propage dans les restaurants.
"Je fais de la rébellion parce que je ne demande qu'à travailler", explique la restauratrice. "S'il y a des mouvements de contestations des restaurateurs, je vais continuer d'y aller pour défendre mon travail."
Dans ce restaurant de Lunéville, deux salariés travaillent en salle pour épauler Mathilde : deux salariés solidaires de leur patronne, deux salariés qui vivent mal ce confinement.
"Du jour au lendemain, se retrouver à la maison et faire toujours les mêmes choses, c’est un peu démoralisant", raconte la serveuse, Mélanie Randon. "Surtout pour des personnes comme nous qui aiment bouger et le contact avec les personnes."
Pour dénoncer leur situation, les restaurateurs de la région, avec Mathilde en tête, organisent un rassemblement solidaire. Ils défileront le 1er février à Toul à 10h du matin.