Malgré les restrictions sanitaires et la limite des 10 km, deux Meurthe-et-Mosellanes préparent le rallye solidaire "Femina Adventure Guadeloupe". Prévue initialement en novembre 2020, cette course a été reportée deux fois et devrait se dérouler du 2 au 7 novembre 2021.
Margaux Jacquel et Justine Graziani sont deux Meurthe-et-Mosellanes, de 29 et 30 ans, qui se sont lancées un joli pari en août 2020. Surnommées aussi "Les Martines en Guadeloupe" pour la contraction des deux prénoms, les jeunes femmes devaient partir pour un rallye solidaire, appelé "Femina Adventure Guadeloupe" prévu en novembre 2020 (voir encadré). Mais avec les conditions sanitaires et ce nouveau confinement, la course a déjà dû être reportée deux fois. Elle est désormais prévue du 2 au 7 novembre 2021.
Un défi humain
C’était en août 2020. Margaux et Justine annonçaient sur leur page Facebook "Les Martines en Guadeloupe", leur participation dans le défi "Femina Adventure" pendant une semaine sur l’archipel des Antilles. Les deux jeunes femmes n’imaginaient pas qu’en se lançant dans cette aventure, prévue au mois de novembre, qu’elles partiraient près d’un an plus tard, au début du mois de novembre 2021. "On s’est inscrite parce qu’on voulait se challenger, se surpasser. C’est un projet qu’on ne peut faire qu’une seule fois dans sa vie. L’occasion s’est présentée et si on ne le fait pas maintenant, on ne le fera jamais" nous raconte Margaux.
Joint par téléphone, l’organisation explique que les participantes ne sont pas obligées de courir pour une cause.
"Les courses de ce genre sont toujours liées à de la solidarité, il y a beaucoup d’équipes qui veulent courir pour une cause, si elles veulent, elles le peuvent". Mais pour les deux Lorraines, ils ne pouvaient en être autrement : "On trouvait que c’était beaucoup plus parlant. On n'avait pas du tout envie de faire ce challenge que pour nous, on avait vraiment envie de le dédier à une cause qui nous parlait. C’était vraiment une volonté qu’on a eu toutes les deux".
La lutte contre le cancer du sein
Cette cause ? La lutte contre les cancers du sein. un choix presque évident pour le binôme. Encore plus pour Justine, dont la maman a été touchée : "On est en partenariat avec l’Association Symphonie pour la lutte contre le cancer du sein. Elle veut montrer qu’au-delà de cette maladie, c’est aussi, et avant tout, prendre soin de soi, faire du sport, penser à nous en tant que femme pour ne pas passer à côté".
Chacune des deux places coûte 2.500 euros. Pour cela, Margaux et Justine, multiplient les projets. Demande de sponsoring aux entreprises locales, opérations de ventes de gâteaux sur des marchés (spécialité de Justine), préparation de box de pâtisseries pour Pâques...
Tout l’argent récolté est reversé à l’association : "Elle participe au financement de notre projet. C’est comme si elle faisait un investissement de publicité. Si on gagne le prix, il sera aussi pour l’association. Là, on est à un peu plus de 4.000 euros. Tout ça a déjà été reversé, après on s’arrange pour pouvoir finaliser l’inscription". Les deux Meurthe-et-Mosellanes sont d’ailleurs toujours à la recherche de sponsors pour récolter le plus de fonds possibles, le surplus sera aussi reversé à l’Association Symphonie.
Un défi physique à préparer en confinement
Pour corser le tout, après deux reports, ce nouveau confinement vient gêner la préparation sportive des deux aventurières.
Mais la limite des 10 km semble assez large pour continuer les entraînements : "Ça va, ce n’est pas trop dur avec cette règle. J’habite dans la campagne de Pont-à-Mousson et Justine dans la campagne de Toul, il y a quand même beaucoup de chemins autour de chez nous dans le rayon de 10 km".
Difficile de reproduire dans la campagne lorraine les épreuves exotiques qu’elles devront affronter en Guadeloupe. "Ce n’est pas forcément facile de faire tous les entraînements ensemble. Chacune a sa petite routine sportive. Justine s’entraîne cinq fois par semaine, moi j’essaye d’en faire trois. On va courir, on fait du vélo, du fitness à la maison. Mais bientôt, on va faire de l’aviron avec le club de Pont-à-Mousson. Comme il y a une épreuve de kayak, on va pouvoir s’entraîner", se réjouit Margaux.
Mais la Covid n’est jamais loin et pourrait encore tout décaler. Pas un problème pour les deux jeunes femmes, motivées à le faire coûte que coûte : "Forcément, il y avait des petits coups de moins bien quand ça a été annulé les deux premières fois. On a un peu peur que ce soit décalé à nouveau. Mais si c’est encore le cas, ce n’est que partie remise et on s’adaptera. On a surtout hâte d’y être, l’envie surtout de s’amuser, au-delà de se dépasser".
Grâce à cet événement au mois de novembre, si les conditions le permettent, il y aura un peu de Lorraine sur les terres guadeloupéennes.
Qu’est-ce que le rallye "Femina Adventure Guadeloupe" ?
Il s’agit de la première édition d’une compétition sur une semaine en Guadeloupe, organisée par le collectif Femina Adventure, par équipes de deux femmes exclusivement.
Toutes les participantes se défieront dans de multiples activités sportives et des raids nature comme le kayak de mer, le trail, le canyoning, et bien d’autres surprises encore. Les équipes s’affronteront dans des environnements naturels et protégés, répartis sur l’ensemble de l’île et pourront décrocher un prix (pas encore déterminé). Au fil de leur séjour, ces femmes découvriront la culture et les coutumes guadeloupéennes.
L’organisme Femina Adventure se veut éco-responsable et solidaire. Pour cela, plusieurs actions sont mises en place : "On essaye de préparer des surprises aux participantes. Tous les ravitaillements de courses seront faits par une association guadeloupéenne, avec des produits locaux uniquement. Que tout ce qu’on leur offre soit des produits bio, des t-shirts aussi. On n’est pas parfait dans l’éco-responsabilité, mais c’est pour ça qu’on travaille beaucoup avec les locaux. Cette course va s’implanter durablement en Guadeloupe".
L’organisation semble confiante cette fois, après les deux premiers reports, si les conditions le permettent.
"Je ne peux pas certifier à 100 % que nous pourrons faire les courses, mais on essaye de voir l’avenir positivement. Pour aller en Guadeloupe, de toute façon, il faut déjà un test PCR négatif, ça sera quelque chose qui restera en place. On peut faire en sorte que les départs, lors des courses, soient décalés pour pas faire trop de regroupements". Une première exclusivement féminine qui se devrait se pérenniser les années suivantes. A bon entendeur Mesdames…