La ville de Nomeny (Meurthe-et-Moselle) va soumettre son projet de création d'un parc éolien à référendum le 15 mai. En attendant, samedi 30 avril, des ateliers d’information et de concertation se sont déroulés afin de mieux comprendre les attentes des habitants.
Lors du dernier conseil municipal, et après les études préliminaires de faisabilité, il a été décidé que le projet d’installation d’éoliennes sur la commune de Nomeny (Meurthe-et-Moselle) était envisageable. "C’est une proposition d’un développement d’un parc éolien et nous avons souhaité que la décision finale soit prise par les habitants", explique Antony Caps.
Le maire de cette commune de 1200 âmes indique que des ateliers de présentation du projet ont été mis en place . "Et c’est le 15 mai que les habitants pourront voter. Il faut que les gens soient acteurs de leur territoire. On va vraiment les interroger".
A la question, les gens sont-ils pour ou contre ?, Anthony Caps répond qu'"il y a des inquiétudes évidemment mais en matière de production d’énergie, je crois qu’il n’y a pas de capacité à produire de l’énergie totalement vertueuse".
Le conseil municipal s’est malgré tout réservé un petit temps de réflexion. "Un projet éolien est ainsi envisageable à Nomeny", insiste Anthony Caps.
Un référendum au mois de mai
La municipalité souhaite impliquer la population dans sa décision. "Les élus souhaitent associer les habitants au projet éolien sur la commune".
Une pétition a déjà recueilli 200 signatures. Les habitants estiment que la question du référendum est ambiguë. "Pour ou contre la poursuite des études en vue de définir un projet éolien ?". Ils pensent qu'elle ne met pas directement en avant la faisabilité du projet. "Le projet comporte des intérêts environnementaux et économiques indéniables. Aussi il soulève également des questions tout à fait légitimes comme le positionnement, le nombre, l'utilisation", explique Anthony Caps à France 3 Lorraine.
Souvent contestées, les énergies renouvelables représentent un outil indispensable pour lutter contre le réchauffement climatique. Mais l' objectif de la mairie de Nomeny exige des transformations nombreuses qui inquiètent les habitants.
Le projet comporte des intérêts à la fois environnementaux et économiques. Mais il soulève des questions légitimes : le positionnement, le nombre, l'utilisation.
Anthony Caps, maire de Nomeny
Un collectif contre le projet s’organise pour mettre en place les prochaines actions à venir. Samedi matin, pendant les ateliers, Myriam nous explique ses craintes. "Je pense que c’est un projet qui peut être intéressant pour la commune sur le plan financier mais son implantation n’a pas encore été décidée. Les habitants qui vont être impactés directement comme moi, je suis proche d’un lotissement de la route de Nancy, ont tous peur que cela provoque des fortes nuisances sonores. Je trouve que ça fait beaucoup de bruit pour notre commune mais il faut aussi penser à l’énergie renouvelable".
Même contestées, les éoliennes restent pourtant indispensables à une économie décarbonée. Une éolienne produit de l'électricité 80% à 90% du temps, à une puissance variable car elle dépend de la vitesse du vent. "Je ne suis pas forcément contre, mais je ne suis pas forcément pour. Il y a des avantages et des inconvénients des deux côtés. Parce que ça va dégrader le paysage mais aussi pour l’énergie et contre le réchauffement climatique ça fait quand même réfléchir" , dit Amandine Foix une habitante de Nomeny.
Selon France Energie Eolienne , en juin 2020, la région Grand Est, derrière la région Hauts-de-France, est la seconde région de France la plus avancée avec 259 parcs éoliens. Ils couvrent 20,5% de la consommation régionale.