En dehors de Strabourg, la ségrégation résidentielle s’accentue dans le Grand Est. Les populations modestes se concentrent de plus en plus dans les villes et sont moins représentées dans les territoires ruraux. Une situation en nette augmentation depuis 2004 selon l'INSEE qui a enquêté sur le sujet.
Dans le Grand Est, les individus de même groupe social vivent de plus en plus les uns à côté des autres, c’est le résultat d’une nouvelle étude de l’INSEE, qui démontre que la ségrégation résidentielle augmente dans notre région, un phénomène global qui touche tous les territoires.
La ségrégation, c'est tout le contraire de la mixité car cela témoigne d'une répartition spatiale inégale des individus. Dans cette étude, ce sont les cas extrêmes, les 20% les plus modestes et les 20% les plus fortunés, qui contribuent largement à cette ségrégation.
Principal enseignement de cette étude, les plus modestes se rassemblent de plus en plus dans les villes. Ainsi les territoires urbains (62% du territoire régional) rassemblent 74% de la population régionale.
A contrario, les populations les moins argentées sont sous-représentées dans les secteurs ruraux, un phénomène en nette augmentation entre 2004 et 2019.
Ce sont les territoires frontaliers avec le Luxembourg ou la Suisse qui contribuent le plus à cette différenciation car ils regroupent une part importante de la population aisée.
Les départements alsaciens ont également une forte influence sur la ségrégation régionale, de même que les grandes villes du Grand Est.
La ségrégation dans les grandes villes
Mulhouse est une des agglomérations les plus ségrégées de France, elle se place à la 6ème place du classement sur 53. Le phénomène en dehors des quartiers prioritaires est particulièrement marqué. Les quartiers Rebberg, Péricentre et Coteaux à Mulhouse, ou les communes de Riedisheim et de Rixheim contribuent fortement à la ségrégation.
Reims est l'agglomération du Grand Est où la ségrégation a le plus augmenté entre 2004 et 2019, elle est aussi la plus ségréguée de la région. En France, elle pointe à la 23ᵉ place des agglomérations ségréguée sur 53.
Strasbourg est celle où la ségrégation a le plus reculé entre 2004 et 2019. À l'échelle nationale, elle est la 3ᵉ ville où le phénomène a le plus baissé en 15 ans.
À Nancy, la ségrégation augmente en dehors des quartiers prioritaires et ce sont les individus aux revenus extrêmes qui portent cette ségrégation. Certains quartiers y contribuent davantage comme : Beauregard-Boufflers-Buthégnemont, Léopold – Ville Vieille et Plateau de Haye à Nancy. Les Nations à Vandœuvre-lès-Nancy ou les Provinces à Laxou
À Metz, peu d'évolution entre 2004 et 2019, la ségrégation est la même malgré une baisse entre 2004 et 2008. Les quartiers de Borny, Impérial et Plantières-Queuleu de Metz, ainsi que le
quartier Saint-Eloy - Boileau-Pré Génie, entre Metz et Woippy contribuent fortement à la
ségrégation du territoire.
À Troyes, le phénomène recul mais l'agglomération reste la 2ᵉ de la région pour la ségrégation.