A Nancy, dans le quartier Oberlin, un couple de faucons pèlerins a donné naissance, il y a un peu plus d'un mois, à deux "fauconneaux" dans les anciens moulins Vilgrain. Une première depuis 2004. Patrick Behr, un "pèlerinologue de passion", les suit depuis plus de 10 ans.
Les faucons pèlerins, Patrick Behr pourrait en parler pendant des heures. Ce coordinateur des nidifications - l'élaboration des nids - attend patiemment, à une centaine de mètres des anciens moulins Vilgrain, que les nouveaux oisillons, âgés d'un peu plus d'un mois, volent de leurs propres ailes.
Avant de prendre leurs quartiers dans ces immenses bâtisses abandonnées, les deux faucons pèlerins vaquaient entre la basilique Saint-Epvre et l'église Saint-Pierre.
A Nancy, c'est le seul couple, parmi les trois connus, qui a réussi à se reproduire. A priori, les bébés ont survécu, ils ne devraient pas tarder à faire leur premier envol.
Quatorze années d'observation
Patrick Behr s'est pris de passion pour les faucons pèlerins dès 2004. "J'habitais à côté de la basilique de Notre-Dame-de-Lourdes, où vivait le premier couple de faucons-pèlerins à Nancy", continue-t-il. "Quand on habite à deux cent mètres de rapaces comme ça, on se prend vite au jeu. Depuis, j'ai toujours une paire de jumelles sur moi et je note absolument tout !"Je ne me suis plus jamais arrêté et je suis tout le déroulement des nidifications de ces faucons pèlerins.
Même le quotidien de ce spécialiste est rythmé par celui des oiseaux. "Le matin, quand je pars au travail, j'adapte mon trajet pour pouvoir observer les rapaces. Je fais un petit détour par Notre-Dame-de-Lourdes, la cathédrale rue Saint-Georges, l'église Saint-Léon..."
Il mesure la chance qu'il a d'observer de tels rapaces au quotidien, alors que l'espèce avait pratiquement disparu dans les années 80. Aujourd'hui, 80 couples vivent en Lorraine.
"Entre la chasse illégale et l'utilisation massive des pesticides, on a failli assister à une catastrophe. Heureusement qu'aujourd'hui, ils sont réintroduits dans des milieux urbains", affirme Patrick Behr.
Pourtant, malgré la naissance de deux oisillons, le spécialiste est sceptique quant au développement de l'espèce à Nancy. "Deux petits pour trois couples, c'est un ratio assez faible. Je pense que la population va se stabiliser, notamment à cause de la compétition entre les faucons pèlerins pour se nourrir."
En attendant, Patrick tient un blog pour centraliser toutes ses données, mais aussi partager sa passion éternelle des faucons pèlerins.
Ci-dessous, le reportage réalisé par Mélissa Genevois et Bruno Courtaux :